« La démocratie doit chercher sa validité et son ... - fasopo

l’évolution de cette segmentation de l’échantillon. Nous avons administré notre guide
d’entretien (voir en annexe) à cette catégorie d’enquêtés.
Ensuite, la deuxième catégorie est surtout composée d’acteurs institutionnels ou
catégoriels contactés en fonction d’une information particulière que nous voulions entrevoir,
vérifier ou approfondir. Nous avons parfois utilisé des questions du guide principal lorsque ceci
était nécessaire. Par exemple, l’interview avec l’ancien ministre Aurélien Houéssou concernant
Grand-Popo avait pour objectif d’approfondir le rôle joué par Novitcha dans la conception de la
liste « d’union », qu’il a pilotée. Toutefois, nous ne nous sommes pas privés de le sonder sur
certaines questions du guide principal. Des fois, l’entretien est un récit de vie, afin de mieux
cerner la trajectoire d’un notable politique.
Au total, dans les trois communes, nous avons réalisé une trentaine d’entretiens
enregistrés, dont la durée varie selon les interlocuteurs. Mais en moyenne, cela dure au moins une
heure, parfois trois heures pour les plus intenses. À Malanville, la majorité des interviewés parlent
Dendi ou Djerma. Nous avons donc demandé à un intermédiaire de traduire les propos. Par
contre à Ouidah et à Grand-Popo, les entretiens ont été réalisés directement en Fon ou en Mina
par nos soins.
Compte tenu de l’objet de notre étude et les élections communales ne coïncidant pas avec
la période du terrain, nous n’avons pas pu faire de réelles observations participantes ou
désengagées. Toutefois, lors de la plupart des entretiens, les relations d’enquête ont été des
indicateurs privilégiés que nous avons minutieusement notées. Réalisant la plupart de nos
entrevues chez l’habitant, hormis les institutionnels, leur cadre de vie a aussi été observé.
Certains détails, un tantinet négligeable, ont demandé la présence de nos sens. À titre
d’illustration, lors de l’entretien avec l’Imam de la Mosquée centrale de Malanville, nous avons été
frappé par le poster du député Saley qui ornait sa tapisserie avec la photo de Saddam Hussein et
sa famille. Niant ses liens avec le député, nous avons fini par lui demander si Saddam était un
martyr. Ce qu’il a répondu par l’affirmative en justifiant la présence de la photo de l’ex-dictateur
irakien au milieu de ses enfants et femme. Revenant à nos propos sur Saley, il ne pouvait plus
continuer par nier l’évidence. Ainsi, il nous a signifié son admiration pour le jeune député. La
photo l’a trahi, alors qu’il voulait au préalable se cantonner à une posture de neutralité politique.
Mieux, il nous a laissé entrevoir comment pendant les élections il soutenait à sa « façon » ce
dernier.
Généralement, notre terrain s’est déroulé dans de bonnes conditions. Puisque nous
n’avons pas eu à gérer des contraintes d’accueil, de logement, de déplacement, et d’adaptation
majeure au Bénin. Mais être originaire du pays, objet de votre étude n’est pas toujours un confort
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