« La démocratie doit chercher sa validité et son ... - fasopo

adoubée par Nicéphore Soglo. Marlène, revendeuse à Ouidah, confie sur les motivations de son
choix aux communales que c’est la personnalité charismatique du leader qui l’a déterminée.
« J’ai choisi la liste de la Renaissance du Bénin, sans véritablement connaître ceux qui y sont. J’ai juste
opéré ce choix parce j’aime Nicéphore Soglo. Je l’aime car c’est ainsi dans mon entourage. Je vis avec des
gens qui font pareil et j’y ai pris goût296 ».
L’on a pu observer dans certains arrondissements de la ville des candidats de renom
échoués face à ceux présents sur la liste de la Renaissance du Bénin, alors qu’ils ne disposaient pas
d’un capital social aussi prégnant que les premiers. Cependant, le politique qui se construit une
notabilité de maire, nonobstant le soutien du parti électoralement ancré au terroir, s’appuie
décisivement sur les alliances sociales qu’il noue pour emporter la décision finale.
Section 2 : Les alliances sociales
Le succès électoral des Akowé dans les terroirs semble dépourvoir les élites traditionnelles
et anciennes d’offices dans les affaires communales. Par élites traditionnelles et anciennes, nous
entendons ici : les paysans en vue dans les localités, les chefs coutumiers (familles, anciennes
royautés), dignitaires religieux ou responsables de cultes, des promoteurs d’associations locales,
les cadres à la retraite…, en un mot les « sages ».
Contrairement aux apparences qui laissent voir que ces élites suscitées, seraient écartées
du champ politique local avec le Renouveau démocratique et principalement à l’ère de la
décentralisation, ces dernières y conservent un poids particulier. Certes, elles sont effacées du
premier plan, parce que ne détenant pas les ressources intellectuelles et surtout relationnelles que
demandent la conduite des affaires politiques locales, mais il n’en demeure pas moins vrai
qu’elles sont un point d’impact dûment prescrit dans la trajectoire de construction de la notabilité
politique de maire.
Ce sont elles qui décisivement proposent l’édile local, avant que les électeurs ne viennent
ratifier leur choix. Certaines de ces élites traditionnelles, bien que ne détenant pas le capital idoine
« exigé » par les fonctions de la décentralisation, sont présentes dans l’équipe communale. Dans
cet ordre d’idées, nous convenons avec Richard Banégas que le Renouveau démocratique
béninois ne saurait être, même au niveau local, assimilé à une révolution sociale mais plutôt à une
révolution passive, marquée par l’assimilation réciproque entre les nouvelles élites, venant de la
296 Marlène, entretien, Ouidah, 28 février 2007.
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