« La démocratie doit chercher sa validité et son ... - fasopo

s’approprie à sa manière la greffe démocratique, même si les institutions africaines ne sont pas
dans leur fonctionnement aujourd’hui conformes à celles des pays occidentaux.
Au Bénin, le pluralisme politique a révélé les multiples partis politiques comme des
« enfants du suffrage universel 282 », pour reprendre la formule de Max Weber. La démocratie y permet,
à nouveau depuis 1990 la vitalité d’un multipartisme intégral. Cependant, la faible structuration
des « partis politiques » béninois limite le brin de militantisme partisan aux agglomérations
urbaines. Cependant, quelques uns d’entre eux arrivent à se greffer au jeu partisan à l’échelle
locale et s’imposent comme des « forces » incontournables du terroir.
1. Les partis politiques sous le Renouveau démocratique :
Dans la foulée de l’ouverture démocratique au Bénin, le pays assiste à une floraison des
partis politiques. Plus de cent cinquante se sont enregistrés au ministère de l’Intérieur. Mais dans
la réalité, la moitié d’entre eux ne participent ni à « l’animation de la vie politique », ni aux
élections. Afin de canaliser leur ‘‘anarchique’’ prolifération, une nouvelle charte promulguée en
février 2003, impose comme conditions essentielles que les membres fondateurs d’un parti soient
géographiquement étalés sur l’ensemble du pays, à raison de dix membres par département. Ce
qui fait cent vingt membres pour l’ensemble des douze départements du pays.
Seulement, moins d’une quarantaine de partis sont aujourd’hui en règle. Aux dernières
élections législatives de mars 2007, l’on a noté la participation de vingt six partis ou alliances de
partis, mais il n’y a que douze d’entre eux qui ont réussi à avoir un siège de député. Il est notable
de souligner que ces partis, dans leur fonctionnement ou gestion, présentent l’image de clubs
électoraux et d’entreprises personnelles. Tout en considérant les différences des historicités et des
gouvernementalités entre l’univers africain et l’espace européen, notre objectif ici est de présenter
les caractéristiques essentielles des structures en compétition électorale, en s’appuyant sur les
rôles effectifs qu’elles jouent dans la vie politique nationale, pour étayer notre analyse sur le jeu
partisan au niveau local, objet de notre intérêt.
Pour ce faire, nous allons davantage nous préoccuper de « leur fonctionnement, de leurs
structures, de leur recrutement ou de leur implantation », comblant en partie les vœux de Robert
Buijtenhuijs et de Céline Thiriot 283 .
Des clubs électoraux
282 M. Weber, Le savant et le politique, Paris, Plon, 1963, p.171.
283 R. Buijtenhuijs et C. Thiriot, Démocratisation en Afrique au sud du Sahara 1992-1995 : un bilan de la
littérature. - Leiden : Centre d'études d’Afrique noire, 1995, p. 43.
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