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194 MINÉRAUX.<br />

la lumière, dont on peut juger par l'étendue des images; l'un des spectres solaires<br />

de ce spath a trois pieds de longueur, tandis que l'autre n'en a que deux; cette<br />

différence d'un tiers est bien considérable en comparaison de celle qui se trouve<br />

entre les images produites par les deux réfractions du cristal de roche, dont la lon­<br />

gueur des spectres ne diffère que d'un dix-neuvième : on doit donc croire, comme<br />

nous l'avons déjà dit, que le cristal de roche est composé de couches ou lames al­<br />

ternatives dont la densité n'est pas fort différente, puisque leur puissance réfrac-<br />

tive ne diffère que d'un dix-neuvième, et l'on voit au contraire que le spath d'Is­<br />

lande est composé de couches d'une densité très-différente, puisque leur puissance<br />

réfractive diffère de près d'un tiers.<br />

Les affections et modifications que la lumière prend et subit en pénétrant les<br />

corps transparents, sont les plus sûrs indices que nous puissions avoir de la struc­<br />

ture intérieure de ces corps, de l'homogénéité plus ou moins grande de leur sub­<br />

stance, ainsi que des mélanges dont souvent ils sont composés, et qui, quoique<br />

très-réels, ne sont nullement apparents, et ne pourraient même se découvrir par<br />

aucun autre moyen. Y a-t-il en apparence rien de plus net, de plus uniformément<br />

composé, de plus régulièrement continu, que le cristal de roche ? Cependant sa<br />

double réfraction nous démontre qu'il est composé de deux matières de différente<br />

densité, et nous avons déjà dit qu'en examinant son poli, l'on pouvait remarquer<br />

que cette matière moins dense est en même temps moins dure que l'autre : cepen­<br />

dant on ne doit pas regarder ces matières différentes comme entièrement hétéro­<br />

gènes ou d'une autre essence, car il ne faut qu'une légère différence dans la densité<br />

de ces matières pour produire une double réfraction dans la lumière qui les tra­<br />

verse; par exemple, je conçois que dans la formation du spath d'Islande, dont les<br />

réfractions diffèrent d'un tiers, l'eau qui suinte par stillation détache d'abord de<br />

la pierre calcaire les molécules les plus ténues, et en forme une lame transparente<br />

qui produit la première réfraction; après quoi, l'eau, chargée de particules plus<br />

grossières ou moins dissoutes de cette même pierre calcaire, forme une seconde<br />

lame qui s'applique sur la première; et comme la substance de cette seconde lame<br />

est moins compacte que celle de la première, elle produit une seconde réfraction<br />

dont les images sont d'autant plus faibles et plus éloignées de celles de la première,<br />

que la différence de densité est plus grande dans la matière des deux lames, qui,<br />

quoique toutes deux formées par une substance calcaire, diffèrent néanmoins par<br />

la densité, c'est-à-dire par la ténuité ou la grossièreté de leurs parties constituan­<br />

tes. Il se forme donc, par les résidus successifs de la stillation de l'eau, des lames<br />

ou couches alternatives de matière plus ou moins dense; l'une des couches est pour<br />

ainsi dire le dépôt de ce que l'autre contient de plus grossier, et la masse totale du<br />

corps transparent est entièrement composée de ces diverses couches posées alternativement<br />

les unes auprès des autres.<br />

Et comme ces couches de lames alternatives se reconnaissent au moyen de la<br />

double réfraction, non-seulement dans les spaths calcaires et gypseux, mais aussi<br />

dans tous les cristaux vitreux, il paraît que le procédé le plus général de la nature,

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