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RUBIS ET VERMEILLE. 247<br />

et du rubis balais parait donc être la même, à la couleur près; leur texture est sem­<br />

blable; et quoique je les aie compris dans ma table méthodique comme les variétés<br />

du rubis d'Orient,ondoit les regarder comme des pierres dont la texture est différente.<br />

Le rouge du rubis d'Orient est très-intense et d'un feu très-vif; l'incarnat, le<br />

ponceau et le pourpre y sont souvent mêlés, et le rouge foncé s'y trouve quelque­<br />

fois teint par nuances de ces deux ou trois couleurs : et lorsque le rouge est mêlé<br />

d'orangé, on lui donne le nom de vermeille. Dans les observations que M. Hoppé a<br />

eu la bonté de me communiquer, il regarde la vermeille et le rubis balais comme<br />

des variétés du rubis spinelle. Cependant la vermeille dont je parle étant à peu<br />

près de la même pesanteur spécifique que le rubis d'Orient, on ne peut guère dou­<br />

ter qu'elle ne soit de la même essence (1).<br />

Le diamant, le rubis, la vermeille, la topaze,le zaphir et le girasol sont les seules<br />

pierres précieuses du premier rang; on peut y ajouter les rubis spinelle et ba­<br />

lais, qui en diffèrent par la texture et parla densité. Toutes ces pierres, et ces pierres<br />

seules avec les spaths pesants, n'ont qu'une seule réfraction; toutes les autres sub­<br />

stances transparentes, de quelque nature qu'elles soient, sont certainement moins<br />

homogènes, puisque toutes donnent de doubles réfractions.<br />

Mais on pourrait réduire dans le réel ces huit espèces nominales à trois, savoir :<br />

le diamant, la pierre d'Orient et le rubis spinelle ; car nous verrons que l'essence<br />

du rubis d'Orient, de la vermeille, de la topaze, du saphir et du girasol, est la<br />

même, et que ces pierres ne diffèrent que par des qualités extérieures.<br />

Ces pierres précieuses ne se trouvent que dans les régions les plus chaudes des<br />

deux continents, en Asie, dans les îles et presqu'îles des Indes orientales ; en Afri­<br />

que, à Madagascar ; et en Amérique, dans les terres du Brésil.<br />

Les voyageurs conviennent unanimement que les rubis d'un volume considéra­<br />

ble, et particulièrement les rubis balais, se trouvent dans les terres et les rivières<br />

des royaumes de Pégu, de Camboye, de Visapour, de Golconde, de Siam, de La-<br />

bore, ainsi que dans quelques autres contrées des Indes méridionales; et quoiqu'ils<br />

ne citent en Afrique que les pierres précieuses de Madagascar, il est plus que pro-<br />

ceau, mais qui, d'un autre côté, prend assez fortement le bleu pour devenir entièrement violet, ce qui forme alora<br />

l'améthyste d'Orient. ••<br />

(1) Ayant communiqué cette réflexion à M. Hoppé, voici ce qu'il a eu la bonté de me répondre à ce sujet par sa<br />

lettre du 6 décembre de cette année 1785:<br />

« Je suis enchanté de voir que mes sentiments sur la nature de la pierre d'Orient et du rubis spinelle aient<br />

obtenu votre approbation ; et si votre avis diffère du mien au sujet de la vermeille, c'est faute de m'etre explique<br />

assez exactement dans ma lettre du 2 mai 1785, et d'avoir su que c'est au rubis d'Orient ponceau que vous donnez<br />

le nom de vermeille. Je n'entends sous cette dénomination que le grenat ponceau de Bohême (qui est, selon les<br />

amateurs, la vermeille par excellence), et le rubis spinelle écarlale taillé en cabochon, que l'on qualifie alors,<br />

faussement à la vérité, de vermeille d'Orient. De cette manière, monsieur le comte, j'ai la satisfaction de vous<br />

trouver, pour le fond entièrement d'accord avec moi, et cela doit nécessairement flatter mon amour-propre.<br />

•< J'aurai l'honneur de vous observer encore que la plupart des joailliers s'obstinent aussi à appeler vermeille le<br />

grenat rouge jaune de Ceylan, et le hiacinlo-guarnacino des Italiens, lorsqu'ils sont pareillement taillés en cabochon,<br />

mais ces deux pierres ne peuvent point entrer en comparaison pour la beauté avec la vermeille d'Orient. »<br />

Je n'ajouterai qu'un mot à cette note instructive de M. Hoppé ; c'est qu'il sera toujours aisé de distinguer la<br />

véritable vermeille d'Orient de toutes ces autres pierres, auxquelles on donne son nom, par sa plus grande pesanteur<br />

spécifique, qui est presque égale à celle du rubis d'Orient.

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