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ET DE SES USAGES. 305<br />

mense, coupent le val de Noto, et arrivent à l'extrémité de la Sicile par le cap<br />

Pasaro.<br />

Les matières volcaniques disparaissent encore ici sous les eaux de la mer; mais<br />

les écueils de basalte, qu'on voit de distance en distance, sont des signaux évi­<br />

dents qui tracent la route de l'embrasement : on peut arriver, sans s'en écarter,<br />

jusqu'à l'Archipel, où l'on trouve Santorini et les autres volcans qu'un observateur<br />

célèbre a fait connaître dans son Voyage pittoresque de la Grèce (1).<br />

De l'Archipel, on peut suivre par la Dalmatie les volcans éteints décrits par<br />

M. Fortis, jusqu'en Hongrie, où l'on trouve ceux qu'a fait connaître M. Born dans<br />

ses Lettres sur la minéralogie de ce royaume. De la Hongrie, la chaîne volcanisée<br />

se prolonge toujours, sans interruption, par l'Allemagne, et va joindre les volcans<br />

éteints d'Hanovre, décrits par B.aspe : ceux-ci se dirigent sur Cassel, ville bâtie<br />

sur un vaste plateau de basalte. Les feux souterrains qui ont élevé toutes les col­<br />

lines volcaniques des environs de Cassel ont porté leur direction par le grand cor­<br />

don des hautes montagnes volcanisées de l'Habichoual, qui vont joindre le Rhin<br />

par Andernach, où les Hollandais font leur approvisionnement de tras (2) pour le<br />

convertir en pouzzolane. Les bords du Rhin, depuis Andernach jusqu'au vieux<br />

Brisach, forment la continuité de la zone volcanisée, qui traverse le Brisgaw et se<br />

rapproche par là de la France, du côté de Strasbourg.<br />

D'après ce grand tableau des ravages du feu dans la partie du monde qui nous<br />

est la mieux connue, pourrait-on se persuader ou même imaginer qu'il ait pu exis­<br />

ter d'assez grands amas de matières combustibles pour avoir alimenté pendant<br />

des siècles de siècles des volcans multipliés en aussi grand nombre ! Cela seul suf­<br />

firait pour nous indiquer que la plupart des volcans actuellement éteints n'ont été<br />

produits que par les foudres de l'électricité souterraine. Nous venons de voir en<br />

effet que les Pyrénées, les Alpes, l'Apennin, les monts Neptuniens en Sicile, le<br />

mont Granby en Angleterre, et les autres montagnes primitives, quartzeuses et<br />

granitiques, ont arrêté le cours des feux souterrains, comme étant, par leur na­<br />

ture vitreuse, imperméables au fluide électrique, dont ils ne peuvent propager<br />

l'action ni communiquer les foudres, et qu'au contraire tous les volcans produits<br />

par les feux ou les tonnerres souterrains ne se trouvent qu'aux environs de ces<br />

montagnes primitives, et n'ont exercé leur action que sur les schistes, les argiles,<br />

les substances calcaires et métalliques, et les autres matières de seconde formation<br />

et conductrices de l'électricité ; et comme l'eau est un des plus puissants conduc­<br />

teurs du fluide électrique, ces volcans ont agi avec d'autant plus de force, qu'ils se<br />

sont trouvés plus près de la mer, dont les eaux, en pénétrant dans leurs cavités,<br />

ont prodigieusement augmenté la masse des substances conductrices et l'action do<br />

l'électricité. Mais jetons un coup d'œil sur les autres différences remarquable<br />

qu'on peut observer dans la continuité des terrains volcanisés.<br />

(1) M. le comte de Choiseul-Gouffier.<br />

(2) Le tras est un vrai basalte compacte ou poreux, facile à broyer, et dont les Hollandais font do la pouzzolane.<br />

rv. 39

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