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LAPIS-LAZTJLI. 213<br />

à faire des classes et des genres, on ne se contente pas de mettre ensemble les<br />

choses de même genre, et l'on y réunit souvent très-mal à propos d'autres choses<br />

qui n'ont que quelques petits rapports, et souvent des caractères essentiels très-dif­<br />

férents et même opposés à ceux du genre sous lequel on veut les comprendre. Quel­<br />

ques chimistes ont défini le lapis, zéolithe bleue mêlée d'argent, tandis que cette<br />

pierre n'est point une zéolithe, et qu'il est très-douteux qu'on puisse en tirer de<br />

l'argent : d'autres ont assuré qu'on en tirait de l'or, ce qui est tout aussi dou­<br />

teux, etc.<br />

Le lapis ne se boursouffle pas, comme la zéolithe, lorsqu'il entre en fusion; sa sub­<br />

stance et sa texture sont toutes différentes. Le lapis n'est point disposé, comme la zéo­<br />

lithe, par rayons, du centre à la circonférence ; il présente un grain serré, aussi fin<br />

que celui du jaspe; et on le regarderait avec raison comme un jaspe, s'il en avait la<br />

dureté et s'il prenait un aussi beau poli; néanmoins il est plus dur que la zéolithe. Il<br />

n'est mêlé ni d'or ni d'argent, mais de parties pyriteuses qui se présentent comme des<br />

points, des taches ou des veines de couleur d'or. Le fond de la pierre est d'un beau bleu,<br />

souvent taché de blanc : quelquefois cette couleur bleue tire sur le violet. Les taches<br />

blanches sont des parties calcaires, et offrent quelquefois la texture et le luisant du<br />

gypse: ces parties blanches, choquées contre l'acier, ne donnent point d'étineelles,<br />

tandis que le reste de la pierre fait feu comme le jaspe. Le seul rapport que cette<br />

pierre lapis ait avec la zéolithe, est qu'elles sont toutes deux composées de parties<br />

vitreuses et de parties calcaires ; car en plongeant le lapis dans les acides, on voit<br />

que quelques-unes de ses parties y font effervescence comme les zéolithes.<br />

L'opinion des naturalistes modernes était que le bleu du lapis provenait du cui­<br />

vre: mais le célèbre chimiste Margraff, ayant choisi les parties bleues, et en ayant<br />

séparé les blanches et les pyriteuses couleur d'or, a reconnu que les parties bleues<br />

ne contenaient pas un atome de cuivre, et que c'était au fer qu'on devait attribuer<br />

leur couleur. Il a en même temps observé que les taches blanches sont de fa" même<br />

nature que les pierres gypseuses.<br />

Le lapis étant composé de parties bleues qui sont vitreuses et de parties blan­<br />

ches qui sont gypseuses, c'est-à-dire calcaires imprégnées d'acide vitriolique, il se<br />

fond sans addition à un feu violent. Le verre qui en résulte est blanchâtre ou jau­<br />

nâtre, et l'on y voit encore, après la vitrification de la masse entière, quelques par­<br />

ties delà matière bleue qui ne sont pas vitrifiées; et ces parties bleues séparées des<br />

blanches n'entrent point en fusion sans fondant : elles ne perdent pas môme leur<br />

couleur au feu ordinaire de calcination, et c'est ce qui distingue le vrai lapis de la<br />

pierre arménienne et de la pierre d'azur, dont le bleu s'évanouit au feu, tandis<br />

qu'il demeure inhérent et fixe dans le lapis-lazuli.<br />

Le lapis résiste aussi à l'impression des éléments humides et ne se décolore point<br />

à l'air. On en fait des cachets dont la gravure est très-durable. Lorsqu'on lui fait<br />

subir l'action d'un feu môme assez violent, sa couleur bleue, au lieu de diminuer<br />

ou de s'évanouir, paraît au contraire acquérir plus d'éclat.<br />

C'est avec les parties bleues du lapis que se fait l'outremer: le meilleur est celui

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