28.06.2013 Views

Download

Download

Download

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

DU MERCURE. 31<br />

taux ont évidemment plusieurs qualités communes, il n'est pas déraisonnable de<br />

chercher quelle peut être la substance active ou passive qui, se trouvant également<br />

dans tous les métaux, sert de base générale à leurs propriétés communes; on peut<br />

même donner un nom à cet être idéal pour pouvoir en parler et s'étendre sur ses<br />

propriétés supposées : c'est là tout ce qu'on doit se permettre; le reste est un excès,<br />

une source d'erreurs, dont la plus grande est de regarder ces êtres d'opinion<br />

comme réellement existants, et de les donner pour des substances matérielles,<br />

tandis qu'ils ne représentent que par abstraction des qualités communes de ces<br />

substances.<br />

Nous avons présenté dans le premier volume de cette histoire la grande division<br />

des matières qui composent le globe de la terre : la première classe contient la ma­<br />

tière vitreuse fondue par le feu ; la seconde, les matières calcaires formées par les<br />

eaux ; la troisième, la terre végétale provenant du détriment des végétaux et des<br />

animaux : or il ne paraît pas que les métaux soient expressément compris dans ces<br />

trois classes, car ils n'ont pas été réduits en verre parle feu primitif; ils tirent en­<br />

core moins leur origine des substances calcaires ou de la terre végétale. On doit<br />

donc les considérer comme faisant une classe à part, et certainement ils sont corn-<br />

posés d'une matière plus dense que celle de toutes les autres substances : or quelle<br />

est cette matière si dense ? est-ce une terre solide, comme leur dureté l'indique ?<br />

est-ce un liquide pesant, comme leur affinité avec le mercure semble aussi l'in­<br />

diquer? est-ce un composé de solide et de liquide tel que la prétendue terre mer-<br />

curielle? ou plutôt n'est-ce pas une matière semblable aux autres matières vitreuses,<br />

et qui n'en diffère essentiellement que par sa densité et sa volatilité? car on peut<br />

aussi la réduire en verre. D'ailleurs les métaux, dans leur état de nature primitive,<br />

sont mêlés et incorporés dans les matières vitreuses? ils ont seuls la propriété de<br />

donner au verre des couleurs fixes que le feu même ne peut changer. Il me paraît<br />

donc que les parties les plus denses de la matière terrestre étant douées, relative­<br />

ment à leur volume, d'une plus forte attraction réciproque, elles se sont, par cette<br />

raison, séparées des autres, et réunies entre elles sous un plus petit volume; la<br />

substance des métaux prise en général ne présente donc qu'un seul but à nos re­<br />

cherches, qui serait de trouver, s'il est possible, les moyens d'augmenter la den­<br />

sité de la matière vitreuse au point d'en faire un métal, ou seulement d'augmenter<br />

celle des métaux qu'on appelle imparfaits, autant qu'il serait nécessaire pour leur<br />

donner la pesanteur de l'or. Ce but est peut-être placé au delà des limites de la puis­<br />

sance de notre art; mais au moins il n'est pas absolument chimérique, puisque<br />

nous avons déjà reconnu une augmentation considérable de pesanteur spécifique<br />

dans plusieurs alliages métalliques.<br />

Le chimiste Juncker a prétendu transmuer le cuivre en argent, et il a recueilli<br />

les procédés par lesquels on a voulu tirer du mercure des métaux; je suis persuadé<br />

qu'il n'en existe dans aucun métal de première formation, non plus que dans au­<br />

cune mine primordiale, puisque ces métaux et le mercure n'ont pu être produits<br />

ensemble. M. Grosse, de l'Académie des Sciences, s'est trompé sur le plomb dont

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!