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DU MERCURE. as<br />

cure ne se solidifie qu'en se glaçant comme l'eau : il lui faut même un bien plus<br />

grand degré de froid, parce qu'il est beaucoup plus dense. Le feu est ici en quantité<br />

presque infiniment petite, au lieu que ce même élément ne peut agir sur les métaux<br />

comme liquéfiant, comme dissolvant, que quand il leur est appliqué en quantité<br />

infiniment grande, en comparaison de ce qu'il en faut au mercure pour demeurer<br />

liquide.<br />

De plus, le mercure se réduit en vapeurs par l'effet de la clialeur, à peu près<br />

comme l'eau, et ces deux vapeurs sont également incoercibles, même par les résis­<br />

tances les plus fortes : toutes les deux font éclater ou fendre les vaisseaux les<br />

plus solides avec explosion : enfin, le mercure mouille les métaux comme l'eau<br />

mouille les sels ou les terres, à proportion des sels qu'elles contiennent. Le mer­<br />

cure ne peut-il donc pas être considéré comme une eau dense et pesante, qui ne<br />

tient aux métaux que par ce rapport de densité? et cette eau, plus dense que tous<br />

les liquides connus, n'a-t-elle pas dû se former après la chute des autres eaux et<br />

des matières également volatiles et reléguées dans l'atmosphère pendant l'incandes­<br />

cence du globe? Les parties métalliques, terrestres, aqueuses ou salines, alors su­<br />

blimées ou réduites en vapeurs se seront combinées ; et tandis que les matières<br />

fixes du globe se vitrifiaient ou se déposaient sous la forme de métal ou de chaux<br />

métallique, tandis que l'eau encore pénétrée de feu produisait les acides et les<br />

sels, les vapeurs de ces substances métalliques, combinées avec celles de l'eau et<br />

des principes acides, n'ont-elles pas pu former cette substance de mercure presque<br />

aussi volatile que l'eau et dense comme le métal ? Cette substance liquide qui se<br />

glace comme l'eau, et qui n'en diffère essentiellement que par sa densité, n'a-t-elle<br />

pas dû se trouver dans l'ordre des combinaisons de la nature, qui a produit non-<br />

seulement des métaux et des demi-métaux, mais aussi des terres métalliques et<br />

salines telles que l'arsenic ? Or, pour compléter la suite des opérations n'a-t-elle<br />

pas dû produire aussi des eaux métalliques telles que le mercure ? L'échelle de la<br />

nature, dans ses productions métalliques, commence par l'or, qui est le métal le<br />

plus inaltérable, et par conséquent, le plus parfait : ensuite l'argent, qui étant su­<br />

jet à quelques altérations, est moins parfait que l'or ; après quoi le cuivre, l'étain<br />

et le plomb, qui sont susceptibles, non-seulement d'altération, mais de décomposi­<br />

tion, sont des métaux imparfaits en comparaison des deux premiers : enfin, le fer<br />

fait la nuance entre les métaux imparfaits et les demi-métaux; car le fer et le zinc<br />

ne présentent aucun caractère essentiel qui doive réellement les faire placer dans<br />

deux classes différentes. La ductilité du fer est une propriété que l'art lui donne ;<br />

il se brûle comme le zinc : il faut seulement un feu plus fort, etc. On pourrait<br />

donc également prendre le fer pour le premier des demi-métaux, ou le zinc pour<br />

le dernier des métaux ; et cette échelle se continue par l'antimoine, le bismuth, et<br />

finit par les terres métalliques et par le mercure, qui n'est qu'une substance mé­<br />

tallique liquide.<br />

On se familiarisera uvec l'idée de cette possibilité en pesant les considérations<br />

que nous venons de présenter, en se rappelant que l'eau, dans son essence, doit être

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