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472 EXPÉRIENCES SUR LES VÉGÉTAUX.<br />

sorte que chaque faisceau de fibres paraît recevoir sa nourriture de la racine dont<br />

il est une continuation. Suivant cela, quand une racine périt, il s'en devrait suivra<br />

le dessèchement d'un faisceau de fibres dans la partie du tronc et dans la branche<br />

correspondante; mais il faut remarquer :<br />

1° Que, dans ce cas, les branches ne font que languir, et ne meurent pas entiè­<br />

rement;<br />

2" Qu'ayant greffé par le milieu sur nn sujet vigoureux une branche d'orme<br />

assez forte, qui était chargée d'autres petites branches, les rameaux qui étaient<br />

sur la partie inférieure de la branche greffée poussèrent, quoique plus faiblement<br />

que ceux du sujet. Et j'ai vu, aux Chartreux de Paris, un oranger subsister et<br />

grossir en cette situation quatre ou cinq mois sur le sauvageon où il avait été<br />

greffé. Ces expériences prouvent que la nourriture qui est portée à une partie<br />

d'un arbre se communique à toutes les autres, et que par conséquent la séve a un<br />

mouvement de communication latérale : on peut voir sur cela les expériences de<br />

M. Haies. 3fais ce mouvement latéral ne nuit pas assez au mouvement direct de la<br />

séve pour l'empêcher de se rendre en plus grande abondance à la partie de l'arbre<br />

et au faisceau même des fibres qui correspond à la racine qui la fournit, et c'est ce<br />

qui fait qu'elle se distribue principalement à une partie des branches de l'arbre,<br />

et qu'on voit ordinairement la partie de l'arbre, où répond une racine vigoureuse,<br />

profiter plus que tout le reste, comme on le peut remarquer sur les arbres des li­<br />

sières des forêts; car leurs meilleures racines étaient presque toujours du côté du<br />

champ, c'est aussi de ce côté que les couches ligneuses sont communément les<br />

plus épaisses.<br />

Ainsi il paraît, par les expériences que nous venons de rapporter, que les cou­<br />

ches ligneuses sont plus épaisses dans les endroits de l'arbre où la séve a été por­<br />

tée en plus grande abondance, soit que cela vienne des racines ou des branches ;<br />

car on sait que les unes et les autres agissent de concert pour le mouvement de<br />

la séve.<br />

C'est cette même abondance de séve qui fait que l'aubier se transforme plus tôt<br />

en bois : c'est d'elle que dépend l'épaisseur relative du bois parfait avec l'aubier<br />

dans les différents terrains et dans les diverses espèces ; car l'aubier n'est autre<br />

chose qu'un bois imparfait, un bois moins dense, qui a besoin que la séve le tra­<br />

verse, et y dépose des parties fixes pour remplir ses pores et le rendre semblable<br />

au bois : la partie de l'aubier dans laquelle la séve passera en plus grande abon­<br />

dance, sera donc celle qui se transformera plus promptement en bois parfait, et<br />

cette transformation doit, dans les mêmes espèces, suivre la qualité du terrain.<br />

EXPÉRIENCES.<br />

M. de Buffon a fait scier plusieurs chênes à deux ou trois pieds de terre, et ayant<br />

fait polir la coupe avec la plane, voici ce qu'il a remarqué :<br />

Un chène âgé de quarante-six ans environ avait d'un côté quatorze couches an-

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