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DU MERCURE. 23<br />

des, sa force d'attraction est bien plus grande et produit des effets plus apparents.<br />

Il ne paraît pas qu'une chaleur modérée, quoique très-longtemps appliquée,<br />

change rien à l'état du mercure coulant; mais lorsqu'on lui donne un degré de<br />

chaleur beaucoup plus fort que celui de l'eau bouillante, l'attraction réciproque<br />

de ses parties n'est plus assez forte pour les tenir réunies : elles se séparent et se<br />

volatilisent, sans néanmoins changer d'essence ni même s'altérer; elles sont seule­<br />

ment divisées et lancées par la force de la chaleur : on peut les recueillir en arrê­<br />

tant cet effet parla condensation, et elles se représentent alors sous la même forme<br />

et telles qu'elles étaient auparavant.<br />

Quoique la surface du mercure se charge des poussières de l'air, et même des<br />

vapeurs de l'eau qui flottent dans l'atmosphère, il n'a aucune affinité avec l'eau,<br />

et il n'en prend avec l'air que par le feu de calcination : l'air s'attache alors à sa<br />

surface, et se fixe entre ses pores, sans s'unir bien intimement avec lui, et même<br />

sans se corrompre ni s'altérer; ce qui semble prouver qu'il n'y a que peu ou<br />

point de feu fixe dans le mercure, et qu'il ne peut en recevoir à cause de l'humi­<br />

dité qui fait partie de sa substance; et même l'on ne peut y attacher l'air qu'au<br />

moyen d'un feu assez fort, et soutenu pendant plusieurs mois. Le mercure, par<br />

cette très-longue digestion dans des vaisseaux qui ne sont pas exactement clos,<br />

prend peu à peu la forme d'une espèce de chaux, qui néanmoins est différente des<br />

chaux métalliques ; car, quoiqu'elle en ait l'apparence, ce n'est cependant que du<br />

mercure chargé d'air pur, et elle diffère des autres chaux métalliques en ce qu'elle<br />

se revivifie d'elle-même et sans addition d'aucune matière inflammable ou autre<br />

qui ait plus d'affinité avec l'air qu'il n'en a avec le mercure ; il suffit de mettre<br />

cette prétendue chaux dans un vaisseau bien clos, et de la chauffer à un feu vio­<br />

lent, pour qu'en se volatilisant, le mercure abandonne l'air avec lequel il n'était<br />

uni que par la force d'une longue contrainte et sans intimité, puisque l'air<br />

qu'on en retire est pur, et n'a contracté aucune des qualités du mercure; que<br />

d'ailleurs, en pesant cette chaux, on voit qu'elle rend par sa réduction la môme<br />

quantité, c'est-à-dire autant d'air qu'elle en avait saisi : mais lorsqu'on réduit les<br />

autres chaux métalliques, c'est l'air que l'on emporte en lui offrant des matières<br />

inflammables, au lieu que, dans celle-ci, c'est le mercure qui est emporté et séparé<br />

de l'air, par sa seule volatilité (1).<br />

(1) Ayant communiqué cet article à mon savant ont M. de Morveau, aux lumières duquel j'ai la plus grande<br />

contiii co, je dois avouer qu'il ne s'est pas trouvé de mon avis; voici ce qu'il m'écrit à ce sujet. Il paraît que la<br />

chaux de mercure est une vraie chaux métallique dans le sous des cliiiri stes stlmlten •', c'est-à-dire à laquelle il<br />

manque le feu fixe ou phlog siique. En voici trois preuves directes entre bien d'autres: 1° L'acide vitriolique devient<br />

sulfureux avec le mercure; il n'acquiert cette propriété qu'on prenant du phlogistique; il ne peut en prendre<br />

qu'où il y en a : le mercure contient donc du p.ilogistique. Le précipité per se de même avec l'acide vitriolique<br />

ne le rend pas sulfureux ; il est donc privé de ce principe inflammable.<br />

» i" L'acide nitreux forme de l'a'r nitreux avec toutes P s ma uVca qui peuvent lui fournir du phlogistique : cela<br />

arrive avec le mercure, non avec le piécipité per se : l'un tient donc ce principe, et l'autre en est privé.<br />

» 3° Les métaux impar faits ti aires au feu en vaisseaux clos avec la chaux du mercure se calcinent pendant qu'il<br />

se détruit : ainsi l'un reçoit ce que l'autre perd. Avant l'opération, le mêlai impaifait pouvait fournil' au nitre le<br />

phlogistique nécessaire à sa déflagration ; il ne le peut plus apiès l'opération : n'est-il pas évident qu'il en a été<br />

privé pendant cette opération ? » Je conviens avec M. de Morveau de tous ces faiis, et je conviendrai aussi de la

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