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380 EXPÉRIENCES SUR LES VÉGÉTAUX.<br />

autres pièces toutes pareilles, et je ne les fis charger que de la moitié, c'est-à-dire<br />

de 4800 livres ; je les ai tenues pendant plus de deux ans ainsi chargées : elles n'ont<br />

pas rompu, mais elles ont plié assez considérablement. Ainsi, dans des bâtiments<br />

qui doivent durer longtemps, il ne faut donner au bois tout au plus que la moitié<br />

de la charge qui peut le faire rompre, et il n'y a que dans des cas pressants et dans<br />

des constructions qui ne doivent pas durer, comme lorsqu'il faut faire un pont<br />

pour passer une armée, ou un échafaud pour secourir ou assiéger une ville, qu'on<br />

peut hasarder de donner au bois les deux tiers de sa charge.<br />

Je ne sais s'il est nécessaire d'avertir que j'ai rebuté plusieurs pièces qui avaient<br />

des défauts, et que je n'ai compris dans ma table que les expériences dont j'ai été<br />

satisfait. J'ai encore rejeté plus de bois que je n'en ai employé : les nœuds, le<br />

fil tranché et les autres défauts du bois sont assez aisés à voir; mais il est difficile de<br />

juger de leur effet par rapport à la force d'une pièce; il est sûr qu'ils la diminuent<br />

beaucoup, et j'ai trouvé un moyen d'estimer à peu près la diminution de force<br />

causée par un nœud. On sait qu'un nœud est une espèce de cheville adhérente à<br />

l'intérieur du bois ; on peut même connaître, à peu près, parle nombre des cercles<br />

annuels qu'il contient, la profondeur à laquelle il pénètre. J'ai fait faire des trous<br />

en forme de cône et de même profondeur dans ces pièces qui étaient sans nœuds,<br />

et j'ai rempli ces trous avec des chevilles de même figure; j'ai fait rompre ces<br />

pièces, et j'ai reconnu par là combien les nœuds ôtent de force au bois, ce qui est<br />

beaucoup au delà de ce qu'on pourrait imaginer : un nœud qui se trouvera ou uûe<br />

cheville qu'on mettra à la face intérieure, et surtout à l'une des arêtes, diminue<br />

quelquefois d'un quart la force de la pièce. J'ai aussi essayé de reconnaître, par<br />

plusieurs expériences, la diminution de force causée par le fil tranché du bois. Je<br />

suis obligé de supprimer les résultais de ces épreuves, qui demandent beaucoup de<br />

détails : qu'il me soit permis cependant de rapporter un fait qui paraîtra singulier.<br />

C'est qu'ayant fait rompre des pièces courbes, telles qu'on les emploie pour la con­<br />

struction des vaisseaux, des dômes, etc.,j'ai trouvé quelles résistent davantage en<br />

opposant à la charge le côté concave. On imaginerait d'abord le contraire, et on<br />

penserait qu'en opposant le côté convexe, comme la pièce fait voûte, elle devrait<br />

résister davantage : cela serait vrai pour une pièce dont les fibres longitudinales<br />

seraient courbes naturellement, c'est-à-dire pour une pièce courbe dont le fil ou<br />

bois serait continu et non tranché ; mais comme les pièces courbes dont je me suis<br />

servi, et presque toutes celles dont on se sert dans les constructions, sont prises<br />

dans un arbre qui a de l'épaisseur, la partie intérieure de ces courbes est beaucoup<br />

plus tranchée que la partie extérieure, et par conséquent, elle résistemoins, comme<br />

je l'ai trouvé par mes expériences.<br />

Il semblerait que des épreuves faites avec tant d'appareil et en si grand nombre,<br />

ne devraient rien laisser à désirer, surtout dans une matière aussi simple que<br />

celle-ci: cependant je dois convenir, et je l'avouerai volontiers, qu'il reste encore<br />

bien des choses à trouver; je n'en citerai que quelques-unes. On ne connaît pas<br />

le rapport de la force de la cohérence longitudinale du bois à la force de son

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