Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
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PROVINCED'ORAN. — ROUTESDE LAPROVINCE<br />
D'ORAN. 217<br />
c'est-à-dire <strong>en</strong> <strong>en</strong>nemi des chréti<strong>en</strong>s.<br />
Mis<strong>en</strong> contact avec les marabouts,<br />
il leur raconta toutes les<br />
phases de la guerre, montra<br />
l'armée française détruisant sur<br />
son passage les champs, les moissons,<br />
les troupeaux, prête à <strong>en</strong>vahir<br />
leur territoire ; — et il demandaitquelcrimeavai<strong>en</strong>tcommis<br />
les <strong>en</strong>fants <strong>du</strong> Prophète pour que<br />
Dieules laissât ainsi sans courage<br />
et sans force.<br />
Cesdiscours,pieusem<strong>en</strong>técoutés<br />
et promptem<strong>en</strong>t répan<strong>du</strong>s, excitèr<strong>en</strong>t<br />
dans le Riff une viol<strong>en</strong>te<br />
agitation. Abd-el-Kaderfut considéré<br />
comme un martyr : de tous<br />
les points on accourut pour le voir<br />
et l'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre, et si grande devint<br />
sa popularité que l'empereur <strong>du</strong><br />
Marocle créa khalifa de la province.<br />
Le gouvernem<strong>en</strong>t français ne<br />
voulaitpointla guerre : il s'adressa<br />
à la cour de Fezet demandal'exécution<br />
pure et simple des traités<br />
antérieurs. Abd-er-Rhamaiï, qui<br />
croyaitpouvoircomptersur l'appui<br />
de l'Angleterre,réponditd'une'manière<br />
évasive. On convint toutefoisque,<br />
pour éviter tout sujet de<br />
querelle, on fixerait la délimitalion<br />
des frontières. El G<strong>en</strong>nanouï,<br />
caïd d'Ouchda,fut chargépar l'empereur<br />
de régler lé différ<strong>en</strong>d avec<br />
l'autorité française.<br />
Maison ne soulèvepoint impuném<strong>en</strong>t<br />
les passions religieuses:<br />
les Marocains avai<strong>en</strong>t fait' cause<br />
commune avec Abd-el-Kaderet il<br />
leur tardait de comm<strong>en</strong>cerla lulte.<br />
Sur ces <strong>en</strong>trefaites, le fils aîné<br />
d'Abd-er-Rhamanvint à Ouchda:<br />
sa prés<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>flamma le courage<br />
des Musulmansqui, sans provocation<br />
aucune et sans déclaration de<br />
guerre, se ruèr<strong>en</strong>t contre Lalla-<br />
Maghnia. Heureusem<strong>en</strong>t, Lamoricière<br />
était là : aux premiers coups<br />
de feu il marcha contré l'<strong>en</strong>nemi;<br />
bi<strong>en</strong>tôtaprès, lesMarocainsfuyai<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong> désordre.<br />
Bugeaudétait alors <strong>en</strong> Kabylie:<br />
à la nouvelle <strong>du</strong> combat d'Ouchda,<br />
il partit <strong>en</strong> toute hâte pour la province<br />
d'Oran avec les bataillons<br />
disponibles, et prit le commandem<strong>en</strong>t<br />
des troupes (12 juin 1844).<br />
Son premier soin fut de demander<br />
à G<strong>en</strong>nanouïune confér<strong>en</strong>ce, afin<br />
de régler les points<strong>en</strong> litige. Celuici<br />
accepta, et la confér<strong>en</strong>ce fut<br />
fixéeau 15 juin, sur les bords de<br />
la Moulouïa. Le général Bedeau<br />
fut chargé d'y représ<strong>en</strong>ter là<br />
France : il s'y r<strong>en</strong>dît avecla cavalerie<br />
française et quatre bataillons<br />
d'infanterie.Deson côté,G<strong>en</strong>nanouï<br />
s'était fait accompagner par six<br />
c<strong>en</strong>ts fantassinset trois mille cavaliers.<br />
Lesdeux troupes étai<strong>en</strong>t à peine<br />
<strong>en</strong> prés<strong>en</strong>ce que les Marocains<strong>en</strong>tourèr<strong>en</strong>t<br />
nos bataillonset, s'excitant<br />
les uns les autres, comm<strong>en</strong>cèr<strong>en</strong>t<br />
le feu. G<strong>en</strong>nanouïsusp<strong>en</strong>dit<br />
un instant les pourparlers, afin de<br />
rétablir l'ordre, puis déclara qu'il<br />
rie pouvait cont<strong>en</strong>ir l'<strong>en</strong>thousiasme<br />
de ses soldats et qu'il fallait terminer<br />
au plus vite. Abd-er-Rhaman,<br />
ajoutait-il, désirait la paix,<br />
mais il voulaitque les Français se<br />
retirass<strong>en</strong>t derrière la Tafna, qui<br />
serait désormaisnotre limite.<br />
Les deux chefs ne pur<strong>en</strong>t s'<strong>en</strong>-<br />
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