Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
PROVINCEDE CONSTANTINE. — ROUTES.<br />
formé les colonnes, le général <strong>en</strong><br />
chef <strong>en</strong>voya faire aux assiégés les<br />
sommations d'usage. Ce fut un<br />
soldat <strong>du</strong> bataillon turc qui porta<br />
la dépêche. Il se hissa à une corde<br />
etée <strong>du</strong> rempart, et fut intro<strong>du</strong>it<br />
dans la place. Lel<strong>en</strong>demain, il revint<br />
avec cette réponse verbale:<br />
— «Ily a dans Constantinebeaucoup<br />
de munitions de guerre et de<br />
bouche. Si les Français <strong>en</strong> manqu<strong>en</strong>t,<br />
nous leur <strong>en</strong> <strong>en</strong>verrons.<br />
Nous ne savons pas ce que c'est<br />
qu'une brèche ou une capitulation.<br />
Nous déf<strong>en</strong>dronsà outrance notre<br />
ville et nos maisons. On ne sera<br />
maître de Constantine qu'après<br />
avoir égorgé jusqu'au dernier de<br />
ses déf<strong>en</strong>seurs. »<br />
— Cesont des g<strong>en</strong>s de coeur, dit<br />
Damrémont. Eh bi<strong>en</strong> ! l'affaire<br />
n'<strong>en</strong> sera que plus glorieuse pour<br />
nous.<br />
Et il se r<strong>en</strong>dit avec sa suite sur<br />
le plateau de Condiat-Atipour examiner<br />
la brèche. Là, il mit pied à<br />
terre, fit quelques pas <strong>en</strong> avant et<br />
s'arrêta sur un point très-découvert;<br />
le général Rulhières, craignant<br />
un malheur, le supplia de<br />
s'éloigner un peu :<br />
— Laissez!réponditDamrémont,<br />
je... Il n'acheva pas; un boulet, parti<br />
de la place, le r<strong>en</strong>versa sans vie...<br />
Le lieut<strong>en</strong>ant général comteValée<br />
prit le commandem<strong>en</strong>t des<br />
troupes. Il fit canonner la ville et<br />
ordonnal'assaut pour lel<strong>en</strong>demain.<br />
Les troupes fur<strong>en</strong>t réparties <strong>en</strong><br />
trois colonnes: la première sous<br />
les ordres <strong>du</strong> lieut<strong>en</strong>ant-colonel<br />
Lamoricière,la secondeet la troi-<br />
sièmesous ceux des colonelsCombeset<br />
Corbin.<br />
A sept heures précises, par un<br />
soleil radieux, le <strong>du</strong>c de Nemours<br />
donnele signal:— la première colonne<br />
s'ébranle, gagne la brèche<br />
au pas de course, au milieu d'une<br />
ard<strong>en</strong>te fusillade, et le capitaine<br />
Gardar<strong>en</strong>s plante sur les remparts<br />
le drapeau tricolore. Maisà mesure<br />
que la colonne desc<strong>en</strong>d dans la<br />
ville, elle se heurte contre de nouveauxobstacles<br />
: chaque maison a<br />
été transformée <strong>en</strong> place forte, il<br />
faut briser les portes ; on se bat<br />
corps à corps et les assaillantssont<br />
décimés par un feu de mousqueterie<br />
tiré de mille embrasures. —<br />
Maisnos soldatsont juré devaincre;<br />
ils s'excit<strong>en</strong>t les uns les autres,<br />
charg<strong>en</strong>tavecfurie, et fontun épouvantable<br />
massacre. Tout à coup<br />
une maison s'écroule, qui écrase<br />
ou étouffesous ses débris une c<strong>en</strong>taine<br />
d'hommes.Apeinece danger<br />
passé,un autre survi<strong>en</strong>t:un magasin<br />
à poudrepr<strong>en</strong>d feu , et l'explosion<br />
sèmedans nos rangs le désordre et<br />
l'effroi.Cep<strong>en</strong>dantles troupes arrifai<strong>en</strong>t<br />
dans la ville par détachem<strong>en</strong>ts<br />
de deux compagnies,à mesuré<br />
que la première colonne<br />
gagnait <strong>du</strong> terrain ; on évitait ainsi<br />
le désordre et l'<strong>en</strong>combrem<strong>en</strong>t qui<br />
nousavai<strong>en</strong>tété sifunestes<strong>en</strong> 1836.<br />
Bi<strong>en</strong>tôtla place fut presque complètem<strong>en</strong>t<br />
<strong>en</strong>vahie,. grâce à un<br />
mouvem<strong>en</strong>t décisif <strong>du</strong> colonel<br />
Combes,qui fit habilem<strong>en</strong>ttourner<br />
une barricade. Maisle vaillant soldat<br />
paya de sa vie le succèsqu'il<br />
v<strong>en</strong>ait d'obt<strong>en</strong>ir. Atteint de deux<br />
blessuresmortelles,il att<strong>en</strong>dit sans