Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
HISTOIRE. 29<br />
l'un des articles était ainsi conçu : « S. E. le dey d'Alger s'<strong>en</strong>gage à<br />
faire rembourser toutes les sommes qui pourrai<strong>en</strong>t être <strong>du</strong>es à des<br />
Français par ses sujets comme le consul de France pr<strong>en</strong>d l'<strong>en</strong>gagem<strong>en</strong>t,<br />
au nom de son gouvernem<strong>en</strong>t, de faire acquitter toutes celles qui serai<strong>en</strong>t<br />
légitimem<strong>en</strong>t réclamées. »<br />
Il fallait procéder à une liquidation difficile mais; le Gouvernem<strong>en</strong>t<br />
Français, dont l'att<strong>en</strong>tion était ailleurs, se borna.à donner, de temps'<br />
à autre, de faibles à-compte. — Vint la Restauration : Louis XVIII<br />
chargea M. A. Pléville d'apurer le compte des Algéri<strong>en</strong>set de s'<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre<br />
à ce sujet avec leur fondé de pouvoirs. — On arrêta à sept millions<br />
de francs la dette de la France (octobre 1819) et il fut stipulé que<br />
celte somme serait payée par, douzièmes, à dater <strong>du</strong> 1er mars 1820.<br />
Maisil fut expressém<strong>en</strong>t conv<strong>en</strong>u (art. 4) « que les sujets français qui<br />
aurai<strong>en</strong>t eux-mêmes des réclamations à faire valoir contre les sieurs<br />
Busnachet Bacri pourrai<strong>en</strong>t mettre opposition au payem<strong>en</strong>t, et qu'une<br />
somme égaleau montant de leurs réclamations serait t<strong>en</strong>ue <strong>en</strong> réserve,<br />
jusqu'à ce que les tribunaux français euss<strong>en</strong>t prononcé sur le mérite<br />
de leurs titres de créance. »<br />
Or, <strong>en</strong> vertu de cet article, des négociants de Marseille,qui avai<strong>en</strong>t<br />
fait à Busnash et à Bacride fortes avances, pro<strong>du</strong>isir<strong>en</strong>t leurs réclamations<br />
et demandèr<strong>en</strong>t la ret<strong>en</strong>ue <strong>du</strong> montant de leurs créances, dont le<br />
chiffre s'élevait à 2,500,000 francs. LeTrésor paya donc aux Juifs algéri<strong>en</strong>s<br />
une somme de 4,500,000 francs, et, suivant l'usagé, versa le<br />
complém<strong>en</strong>tà la Caissedes dépôts et consignations. — Le dey, instruit<br />
de cette mesure, dépêcha immédiatem<strong>en</strong>t à Paris un Envoyéextraordinaire<br />
prés<strong>en</strong>ter ses doléances : il était, disait—il, créancier <strong>du</strong> sieur<br />
Bacri et réclamait, comme lui appart<strong>en</strong>ant <strong>en</strong> propre, la somme consignée<br />
parle Trésor; <strong>en</strong> outre, il exigeait le remboursem<strong>en</strong>t d'une autre<br />
somme de deux millions, perçue, affirmait-il, par notre consul général<br />
a pour-prix de bons officesque cet ag<strong>en</strong>t avait r<strong>en</strong><strong>du</strong>s à Bacri, actuellem<strong>en</strong>t<br />
prisonnier. » On répondit à l'ambassadeur que, les tribunaux<br />
étant saisis de l'affaire, le Gouvernem<strong>en</strong>t ne pouvait interv<strong>en</strong>ir sans<br />
dépasser ses pouvoirs.<br />
Cette réponse n'était point de nature à satisfaire Hussein-Dey: il<br />
s'emporta contre la Cour de France, se prét<strong>en</strong>dit lésé dans ses intérêts<br />
et demanda, à plusieurs reprises, qu'on lui <strong>en</strong>voyât les créanciers privilégiés,<br />
pour qu'ils euss<strong>en</strong>t à lui prouver la validité de leurs créances :<br />
à ce sujet même, il écrivit au Ministre des affaires étrangères, au Présid<strong>en</strong>t<br />
<strong>du</strong> Conseil,et au Roi une lettre tellem<strong>en</strong>t hautaine, que M. le