Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
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ÉTATACTUEL. 77<br />
et ce fut précisém<strong>en</strong>tpour échapperà ces spoliationsque les indigènes<br />
multiplièr<strong>en</strong>t les habous.<br />
Le bi<strong>en</strong> habous dev<strong>en</strong>ait, <strong>en</strong> effet, la propriété désormais inviolable<br />
de l'établissem<strong>en</strong>t, religieux ou autre, auquel on la consacrait; — le<br />
donateur s'<strong>en</strong> réservant, toutefois, pour lui et pour ses héritiers<br />
directs la jouissancepersonnelle, mais à charge de payer à ce même<br />
établissem<strong>en</strong>tune certaine redevance. A l'extinction de la famille <strong>du</strong><br />
donateur, le habous dev<strong>en</strong>aitla propriété effectiveet réelle de l'établissem<strong>en</strong>t,<br />
au profit <strong>du</strong>quel il était, dès lors, géré par un oukil (sorte<br />
d'int<strong>en</strong>dant).<br />
Grâceà ce système, développésur une grande échelle, les beysconstituèr<strong>en</strong>t<br />
des espèces de coloniesmilitaires indigènes, formées d'élém<strong>en</strong>ts<br />
divers,''et qui, sous la dénominationgénérique de magkz<strong>en</strong>, on<br />
de semoul, coopérèr<strong>en</strong>t, avec la milice turque, à la police <strong>du</strong> pays, à<br />
la collectionde l'impôt, etc., etc. Certainestribus <strong>en</strong>trèr<strong>en</strong>t égalem<strong>en</strong>t<br />
dans le magkz<strong>en</strong>, sous le bénéfice de l'exemption des impôts qui frappai<strong>en</strong>t<br />
le bétailet la terre.<br />
Le droit privatif sur le.sol, ou, <strong>en</strong> d'autres termes, la possession<br />
melk, n'existait qu'à l'état d'exception : la plus grande partie des terres<br />
était arch. Dans chaque tribu, un certain nombre de familles avait<br />
acquis, par suite de la prépondérance de leurs chefs, ou de circonstances<br />
particulières, la faculté plutôt que le droit d'exploiter telle<br />
ou telle partie de la terre commune; et cette faculté, reconnue par<br />
tous, se transmettait héréditairem<strong>en</strong>t et <strong>en</strong> principe. — Elle s'aliénait<br />
même à prix d'arg<strong>en</strong>t, comme s'il se fut agi d'un droit absolu de<br />
propriété. Les familles auxquelles le défaut de ressources matérielles<br />
interdisait l'exploitation directe de la terre se mettai<strong>en</strong>t, temporairem<strong>en</strong>t,<br />
au service des familles riches, à titre de kramès (ou fermiers<br />
au cinquième<strong>du</strong> pro<strong>du</strong>it net).<br />
Cettesituationgénérale, quel'usage avait, pour ainsi dire, consacrée,<br />
était souv<strong>en</strong>tmodifiée dans ses détails d'assiette, soit par les révolutions<br />
intestines, soit par les luttes de tribu à tribu; mais elles se reconstituai<strong>en</strong>tsur<br />
des bases anologuesdès que l'ordre était rétabli.<br />
Après la conquête, les propriétés<strong>du</strong> beylickdivinr<strong>en</strong>tnaturellem<strong>en</strong>t<br />
domaniales; il <strong>en</strong> fut de même des habous que des déshér<strong>en</strong>cesavai<strong>en</strong>t<br />
constitués propriétés d'établissem<strong>en</strong>ts religieux, lorsque le gouvernem<strong>en</strong>t<br />
prit à sa charge les dép<strong>en</strong>ses d'<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> (matériel et personnel)<br />
de ces établissem<strong>en</strong>ts.Quantaux droits particuliersou collectifsdepro-