Guide Filias du voyageur en Algérie, 1865 - Accueil
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HISTOIRE. 31<br />
vagedes chréti<strong>en</strong>s ; il gouvernerait au nom <strong>du</strong> Sultan et payerait tribut.<br />
La France devait fournir les subsides nécessaires à l'expédition. Mais<br />
on ne pouvait conclure sans l'ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t des puissances europé<strong>en</strong>nes.<br />
La Porte, prév<strong>en</strong>ue par notre ambassadeur, ne témoigna ni mécont<strong>en</strong>tem<strong>en</strong>t,<br />
ni inquiétude, bi<strong>en</strong> qu'elle fût particulièrem<strong>en</strong>t intéressée dans<br />
la question ; la Prusse et la Russie donnèr<strong>en</strong>t leur complet ass<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t<br />
; l'Autriche se borna à prés<strong>en</strong>ter quelques objections; l'Espagne<br />
applaudit des deux mains. La Cour de Londres, seule, protesta, et il<br />
fut impossiblede vaincre sa résistance. — La France <strong>du</strong>t donc r<strong>en</strong>oncer,<br />
à cette combinaisonet agir par elle-même.<br />
Le blocus fut maint<strong>en</strong>u. M.le comte de la Bretonnière, capitaine de<br />
vaisseau, remplaça dans le commandem<strong>en</strong>t de l'escadre M. Collet,<br />
qui v<strong>en</strong>ait de mourir, et serra de près la ville. Bi<strong>en</strong>tôt, cep<strong>en</strong>dant, de<br />
faux avis donnèr<strong>en</strong>t à p<strong>en</strong>ser que le chef de l'Odjeac désirait la paix.<br />
M. de la Bretonnière reçut mission de se r<strong>en</strong>dre auprès <strong>du</strong> dey et<br />
d'<strong>en</strong>tamer, s'il était possible, de nouvelles négociations.Le l<strong>en</strong>demain<br />
de son arrivée (juillet 1829) il fut reçu par Hussein-Dey.<br />
L'<strong>en</strong>trevue <strong>du</strong>ra trois heures : le représ<strong>en</strong>tant de la France exposa<br />
l'objet de sa démarche, énuméra les griefs dont il exigeait le redressem<strong>en</strong>t<br />
et déployadans cette circonstance difficile autant d'habileté que<br />
d'énergie. —Le dey l'écouta patiemm<strong>en</strong>t, puis demanda vingt-quatre<br />
heures pour réfléchir.<br />
Uneseconde confér<strong>en</strong>cefut fixéeau 2 août. Là, M. de la Bretonnière<br />
r<strong>en</strong>ouvelases argum<strong>en</strong>ts : conseils et m<strong>en</strong>aces, tout fut inutile ; le dey<br />
ne voulut point céder; il déclara que se trouvant lui-même off<strong>en</strong>séil<br />
<strong>en</strong>t<strong>en</strong>dait, non faire des excuses, mais <strong>en</strong> recevoir; que si la France<br />
désirait la paix, il était prêt à la signer, mais à la condition formelle<br />
qu'on lui r<strong>en</strong>drait, sans retard, la somme par lui réclamée et qu'on<br />
l'indemniserait, <strong>en</strong> outre, des pertes occasionnéesà la Rég<strong>en</strong>ce par la<br />
longueur <strong>du</strong> blocus.<br />
M. de la Bretonnière regagna son vaisseau (La Prov<strong>en</strong>ce) et att<strong>en</strong>dit<br />
jusqu'au l<strong>en</strong>demain pour mettre à la voile : le 3 août on levait les<br />
ancres.<br />
Alors eut lieu un acte incroyable de sauvagerie.— Tandis que La<br />
Prov<strong>en</strong>ce louvoyaitpour gagner le large, un coup de canon, chargé à<br />
poudre, partit de la batterie <strong>du</strong> Fanal. A ce signal, donné, s'il faut <strong>en</strong><br />
croire les Arabes, par le ministre de la marine, les batteries de la ville<br />
et <strong>du</strong> môle répondir<strong>en</strong>t par. une décharge générale. Le vaisseau français,<br />
bi<strong>en</strong> que portant au grand mât le pavillon parlem<strong>en</strong>taire, devint