1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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CHAPITBE II<br />
NOTRE ŒUVRE ADMINISTRATIVE JUSQU'EN 1870<br />
Pour avoir une idée exacte de ce que fut notre œuvre en Kabylie,<br />
jusqu'en 1870, il faut envisager, à côté des événements purement mili<br />
taires, l'œuvre administrative réalisée par nos généraux,<br />
car l'organi<br />
sation du pays est intimement liée aux faits militaires. En effet, chaque<br />
expédition en Kabylie Orientale eut, comme complément nécessaire,<br />
un essai d'organisation du pays momentanément soumis. Même dans<br />
les toutes premières années de la conquête, on essayait d'intervenir<br />
dans les affaires du pays, et de nommer cheikhs et caïds chargés, d'exé<br />
cuter nos ordres. Il est certain qu'au début, cette organisation fut toute<br />
nominale. Nous ne pouvions donner d'appui à nos agents qui, livrés<br />
à eux-mêmes n'exerçaient aucune influence sur les populations dont<br />
on leur avait confié le commandement. Cependant,<br />
nouvelle, en renforçant notre autorité sur les tribus,<br />
chaque campagne<br />
permettait de<br />
préciser notre organisation, et de l'adapter davantage aux coutumes<br />
berbères pour la faire mieux fonctionner.<br />
L'organisation de la Kabylie Orientale fut donc, avant tout, une<br />
œuvre empirique, et contemporaine des faits militaires.<br />
Jusqu'en 1870 d'ailleurs, et même quelques années après, elle fut<br />
pour ainsi dire entièrement aux mains des militaires. Seule, la ville<br />
de Djidjelli et sa banlieue constituèrent une exception : en 1858 un<br />
décret éleva ce territoire en commissariat civil et investit le commandant<br />
de la place des fonctions de commissaire civil. C'était imiter les mesu<br />
res prises pour toutes les villes de la province.<br />
Le commissariat de Djidjelli rattaché d'abord à l'arrondissement<br />
de Philippeville, puis à celui de Bougie, fut transformé, le 18 février<br />
1860, en commune de plein exercice : le commissaire civil faisait fonc<br />
tion de maire, et il était nommé par l'administration.<br />
Tout le reste de la Kabylie Orientale resta aux mains des militai<br />
res. A la périphérie des montagnes, il y eu pourtant, avant 1870, pro<br />
gression très nette du territoire civil sur le territoire militaire : le 29<br />
février 1860, la vallée du Safsaf, territoire militaire dans tout son cours<br />
supérieur au Sud de Saint-Antoine, et la région du Nord de Constantine,<br />
jusqu'au Sud de Mila, furent transformés en territoire civil, qui s'éten<br />
dit désormais jusqu'à la limite des montagnes kabyles. Autour de Sétif<br />
aussi se produisit une extension certaine du territoire civil. Mais nulle