1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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me de perception, leur base probable, la responsabilité et les droits<br />
de chacun en cette matière », il développa « le système en vigueur<br />
pour les amendes » et termina en indiquant à chacun « ce que l'autorité<br />
française attendait de lui, les droits et pouvoirs qu'elle lui conférait,<br />
les obligations qu'elle lui imposait » (1). Il se livra, en même temps à<br />
une sérieuse étude des différents régimes de propriété, en vigueur dans<br />
le pays. A ce sujet, les contestations entre le cheikh et ses tribus du<br />
Sud, étant trop difficiles à résoudre, le capitaine Lucas décida de lais<br />
ser la question provisoirement en suspens.<br />
La nouvelle organisation fut en général bien accueillie des popu<br />
lations et fonctionna sans incident jusqu'en 1864. En 1862, le Général<br />
Desvaux alla lui-même dans le pays, pour se rendre compte du nouvel<br />
état de choses, et en fil un rapport satisfaisant au Gouverneur Général ;<br />
il écrit le 17 avril : « J'ai passé une journée dans le Ferdjioua. Ce pays<br />
d'exception placé pendant longtemps en dehors de toutes règles, com<br />
mence à entrer dans une voie régulière. Malgré les obstacles que cher<br />
chaient à apporter ceux qui profitaient de l'omnipotence du cheikh,<br />
la transformation s'opère sans à-coup, et bientôt, je l'espère, nous aurons<br />
mis fin à des exactions et spoliations qui ne pouvaient plus être tolé<br />
rées.... Le cheikh Bou Akkas,<br />
quoique cédant de temps à autre à des<br />
influences mauvaises n'a jamais apporté une résistance ouverte aux<br />
changements qui s'opèrent. J'ai saisi loules les occasions de punir les<br />
serviteurs qui ont cherché à entraver ces changements, et jusqu'ici,<br />
nous devons être satisfaits de ce qui se passe » (2). Ainsi, malgré la<br />
médiocre valeur personnelle des deux nouveaux khalifas, la nouvelle<br />
administration semblait fonctionner sans rencontrer d'opposition. Bou<br />
Akkas lui-même paraissait s'être résigné au rôle restreint qui lui était<br />
laissé. Il n'intervenait dans les affaires du Ferdjioua, qu'après autorisa<br />
tion de notre Gouvernement. Selon son désir, on procéda, en octobre<br />
1862, à une réforme partielle dans le commandement des deux khali<br />
fas : pour égaliser l'étendue des deux territoires, on fit passer sous<br />
l'autorité d'Ahmed ben Derradji, le groupe des tribus du Sud, Dehem-<br />
cha, Béni- Mérouan, Talha, Maouïa (3). En accordant cette faveur à<br />
Bou Akkas, on voulait aussi ménager sa susceptibilité et lui donner<br />
l'illusion que son rôle n'était pas réduit à néant.<br />
En réalité, le cheikh du Ferdjioua ne s'était guère résigné à sa<br />
nouvelle situation, et ne guettait qu'une occasion favorable pour es<br />
sayer de ressaisir son ancienne puissance. Or, vers le milieu de mars<br />
1864, parvint à Constantine la nouvelle de l'insurrection des Ouled-<br />
(1) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 8H21 (Organisation, délimitation,<br />
historique des tribus de la province de Constantine). Carton «17, dossier<br />
n"<br />
4.<br />
Rapport du 23 novembre 1861 sur la nouvelle organisation du Ferdjioua.<br />
(2) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 11H23 (Situations politiques),<br />
dossier de l'année 1862. Rapport du 17 avril 1862;<br />
(3) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 6H25 (Chefs et personnalités in<br />
digènes). Dossier de la famille de Bou Akkas Ben Achour, lettre du 25 octobre<br />
1862.