1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
You also want an ePaper? Increase the reach of your titles
YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.
— — 73<br />
vement le territoire de toutes les tribus de la rive gauche de l'Oued-<br />
el-Kébir (1) punissant les coupables. Enfin cernés dans l'Oued Irdjana,<br />
les insurgés demandèrent l'aman. Un incident réclamait notre présence<br />
chez les Ouled Aouat et les Béni Meslem ; le 16 juin, ils avaient attaqué<br />
l'établissement forestier de MM. Bock et Delacroix, établi au confluent<br />
de l'Oued Irdjana et de l'Oued-el-Kébir. Les deux tribus responsables<br />
payèrent durement la mort de M. Bock et les blessures de son associé.<br />
Le Général Desvaux termina son expédition par la visite de Collo<br />
où il laissa une garnison « provisoire à titre de mesure militaire .<br />
C'était le prélude de l'occupation définitive de la petite ville. Le 11<br />
septembre 1860, un arrêté ministériel ratifiera, à titre provisoire, cette<br />
installation, et il faudra attendre un arrêté du 29 juillet 1861, pour<br />
transformer cette situation provisoire en un état de choses définitif (2).<br />
De Collo, la colonne revint à El-Milia,<br />
où elle procéda à une der<br />
nière exécution, celle des Arb Tesquif, minuscule fraction des Ouled<br />
Aïdoun, continuellement agitée depuis deux ans. Ils furent forcés dans<br />
leur refuge au sommet d'un rocher et durent se rendre.<br />
La campagne se termina le 15 août. Ses conséquences politiques et<br />
administratives furent considérables. Dès le milieu de juin, Bou Benan,<br />
son neveu Azzedin ben Cheikh Mahammed, caïd des Zouagha, et plu<br />
sieurs de leurs complices avaient été arrêtés sans difficultés, et expé<br />
diés à Constantine. L'oncle et le neveu furent destinés d'abord à un<br />
conseil de guerre ; on se contenta finalement de les exiler à Tunis (3).<br />
Ainsi finissait la dynastie des Ben Azzedin, dont nous avions à la fois<br />
édifié la grandeur et précipité la décadence (4). Cette importante me<br />
sure marquait la fin de l'arbitraire seigneurial de la vallée de l'Oued-<br />
el-Kébir et du Zouagha. Nous allions y établir une administration ana<br />
logue à celle des régions déjà soumises à notre autorité directe. Dès le<br />
mois d'août 1859, de Saint-Mars avait envisagé cette réforme : « Ces<br />
Kabyles, pendant des siècles,<br />
sera facile le jeu de .à l'autorité, lorsque, la<br />
se sont administrés eux-mêmes. Combien<br />
force de leurs vieilles mu<br />
nicipalités, nous ajouterons des cheikhs, des caïds et un bureau ara<br />
be... » (5). Le Général Desvaux reprit cette même idée en la précisant.<br />
A la fin de la, campagne il fit, le 31 août, une longue proclamation, en<br />
insistant sur le rôle qu'il destinât aux djemaâ en matière d'impôts et<br />
d'affaires n'intéressant que la tribu.<br />
D'autre part, les anciens territoires de Bou Benan furent morcelés<br />
entre nos diverses divisions administratives : cercles de Djidjelli et de<br />
(1) Ouled Ali, Béni Aïcha, Taïlmen, Béni Habibi, Beni-Ider et Beni-Ftah.<br />
(2) Voir Louis Rixn : Histoire de l'Algérie (manuscrit). Livre XI, ch. I, par. VI.<br />
(3) Bou Renan y trouva la mort en 1861.<br />
(4) Deux membres seulement de cette famille, furent gardés parmi nos agents :<br />
Si Bou Lakhras ben Azzedin, caïd des Mouïa et Si Ahmed bel Hadj ben Azzedin,<br />
caïd des Beni-Ider.<br />
(5) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 2H5 (Missions<br />
sier intitulé « Colonne du Zouagha ,,, lettre du 9 août 1859.<br />
e'<br />
colonnes), dos