1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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Or en 1850, le moment apparaît très favorable à une semblable<br />
entreprise. Depuis deux ans, le nouveau gouvernement de la Seconde<br />
République, converti à l'idée d'expansion coloniale, est partisan d'une<br />
politique plus vigoureuse en Algérie. Le Général Randon, chargé au<br />
Ministère, de la direction des Affaires militaires de l'Algérie, désire<br />
par dessus tout l'affermissement de noire domination dans ce pays, où<br />
il a fait une grande partie de sa carrière militaire. Au Gouvernement<br />
Général arrive d'autre part, le 22 octobre 1850, le Général Hautpoul,<br />
partisan décidé d'une conquête de la Kabylie. S'il porte son intérêt<br />
sur la Kabylie du Djurdjura, plu» que sur la région de Bougie à Dji<br />
djelli, il attire cependant l'attention du Gouvernement français, sur<br />
le danger que constitue, pour notre domination, la présence au cœur<br />
de l'Algérie, d'un foyer d'intrigues et de rébellion tel que la Kabylie.<br />
Et il demande avec insistance l'autorisation d'organiser une expédi<br />
tion importante dans la région. Le Général Randon, son successeur en<br />
décembre 1851, continuera la même politique, avec plus d'ampleur en<br />
core, jusqu'en 1858.<br />
Enfin, au commandement supérieur de la province de Constantine,<br />
on nomme en 1850 le Général de Saint-Arnaud. Ce chef, déjà riche<br />
d'un important passé militaire,<br />
avait une grande expérience de la<br />
guerre d'Afrique, et la Kabylie elle-même ne lui était pas inconnue.<br />
Arrivé en Algérie dès 1837, il avait participé en 1839, à l'expédition de<br />
Djidjelli, et aux luttes qui suivirent notre installation pendant les pre<br />
miers mois. Il put ainsi se faire un premier jugement sur la race des<br />
Kabyles et sur leur manière particulière de combattre (1). En 1844, il<br />
aborde cette fois la Grande Kabylie : à Dellys, il coopère avec Bugeaud<br />
pour soumettre les tribus de la région, soulevées par deux lieutenants<br />
d'Abd-el-Kader. Puis, en 1849, nommé commandant supérieur de la<br />
subdivision, de Sétif, il pénètre de nouveau en Kabylie Orientale pour<br />
combattre la tribu des Beni-Sliman au Sud-Est de Bougie. De ces di<br />
verses expéditions, il put tirer de précieux jugements : « les popula<br />
tions soulevées n'étaient que nominalement et pour un temps sou<br />
mises... Il ne fallait pas se payer de mots ni d'apparences... » (2). Une<br />
soumission définitive du pays nécessiterait donc une expédition de<br />
grande envergure et des effectifs supérieurs à ceux employés jusqu'à<br />
ce jour. Il désirait vivement une campagne en Kabylie Orientale, non<br />
seulement dans le but désintéressé de pacifier complètement sa pro<br />
vince, mais surtout comme moyen d'obtenir le grade de divisionnaire<br />
qui lui ouvrirait l'accès au poste de Gouverneur Général de l'Algérie.<br />
Il rêvait d'obtenir cette dignité suprême comme couronnement de sa<br />
belle carrière militaire.<br />
Si le Gouvernement et les Généraux français paraissaient enfin<br />
décidés à une conquête définitive de la Kabylie, les grands chefs indi-<br />
(1) Voir chapitre II.<br />
(2) QiATnr.u.is i,*Ei*;ne : T.e Maréchal de Saint-Arnaud, tome II,<br />
suiv,<br />
p. 159 el