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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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dont la puissance sur les adeptes était considérable ;<br />

point n'était be<br />

soin d'un chérif dont les aventures n'auraient contribué qu'à porter un<br />

fâcheux préjudice à l'ordre tout entier. Dans tous les cas, chérifs puis<br />

khouan servirent considérablement la cause de l'indépendance kabyle,<br />

et furent pour nous une source d'ennuis, parfois même de dangers.<br />

Non seulement les Kabyles possédaient en eux-mêmes d'importants<br />

moyens de se défendre contre notre envahissement, mais encore, pen<br />

dant les premières années de la conquête, ils purent largement profiter<br />

de certaines de nos infériorités, ou des erreurs commises par nos chefs.<br />

Jusqu'en 1850, nos effectifs, dans la province de Constantine, furent<br />

trop<br />

réduits pour envisager une expédition sérieuse dans les montagnes<br />

kabyles. En outre, une action continue dans notre politique était assez<br />

difficile,<br />

par suite des changements fréquents de nos chefs militaires<br />

dans cette province. De 1838 à 1844, cinq<br />

titulaires se succédèrent au<br />

poste de commandant supérieur de la division. Que pouvaient malgré<br />

tout leur bon vouloir et leurs capacités, des généraux comme Galbois,<br />

Négrier et Baraguey d'Hilliers, restés en fonction pendant si peu de<br />

temps ? Le duc d'Aumale, arrivé à Constantine en 1843, était décidé à<br />

agir fermement dans la province, mais il partit l'année suivante.<br />

A Djidjelli, la succession des commandants supérieurs fut encore<br />

plus rapide, au cours des premières années. Féraud donne leur liste<br />

complète (1) de 1839 à 1864, qui est intéressante à observer : de 1839<br />

à 1845, en six ans, on constate dix changements successifs, dont trois<br />

dans la même année 1841. De 1845 à 1848, chose très extraordinaire,<br />

le commandant supérieur reste à son poste trois ans de suite ; mais<br />

de nouveau cinq titulaires se succèdent entre 1848 et 1851. Il est facile<br />

d'envisager les conséquences pratiques de cet état de choses : le com<br />

mandant supérieur avait juste le temps de s'installer dans ses nou<br />

velles fonctions, et de se mettre au courant des affaires du cercle ;<br />

il était aussitôt remplacé, sans avoir le loisir de mettre à profit cette<br />

expérience, pour se lancer dans une politique hardie. Ses successeurs<br />

étaient soumis aux mêmes inconvénients, chacun quittait son poste<br />

en laissant, faute de temps, une situation semblable à celle qu'il avait<br />

trouvée. C'est en partie à cause de cette néfaste politique que Djidjelli<br />

resta bloqué pendant de si longues années.<br />

En France, le gouvernement soutenu par l'opinion publique, mit<br />

jusqu'en 1850, de sérieux obstacles à une conquête de la Kabylie. On<br />

était effrayé à l'idée d'aborder une région si difficile et l'on sait les<br />

efforts déployés par Bugeaud pour faire admettre son expédition sur<br />

Bougie en 1847. Avant de se mettre en campagne, il reçut une dépêche<br />

ministérielle qui, sans oser absolument interdire l'entrée en action des<br />

troupes, blâmait formellement l'entreprise. Le Maréchal répondit im<br />

médiatement : « Il est bien évident que je dois prendre sur moi toute<br />

la responsabilité de l'œuvre dans la chaîne du Djurdjura. Je la prends<br />

(1) Ferai» : Histoire de Djidjelli. Recueil des Notices et Mémoires de la<br />

Société Archéologique de Constantine, année 1870, p. 290, note A.

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