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Ces observations mettent en valeur l'importance des changements
apportés par la France dans le mode de gouvernement des tribus kaby
les. Pour parer au trop grand morcellement politique engendré par la
présence d'innombrables djemaâ, pour arriver à une concentration
de plus en plus grande des organes de gouvernement, la France a eu
tendance d'une part à arabiser les coutumes berbères, en donnant plus
d'importance aux cheikhs et caïds, d'autre part, à uniformiser, dans
toute la Kabylie Orientale, le même système d'administration en divi
sant tous les cercles en un certain nombre de caïdats, formés d'une ou
plusieurs tribus.
Cette organisation nouvelle se révéla profitable et fonctionna sans
heurt jusqu'en 1870. Il faut rendre hommage à nos généraux du Second
Empire d'avoir su adapter au vieil édifice kabyle, les rouages nouveaux
de l'administration française, et distinguer tout particulièrement
dans ce domaine le rôle considérable du Général Desvaux, auteur de
la plus grande partie des réformes administratives,
tale.
en Kabylie Orien
Après 1870, le gouvernement de la Troisième République ne se mon
tra certes pas aussi habile. Poussant à l'extrême les principes démocra
tiques, il voulut assimiler les institutions kabyles à celles de la Répu
blique Française. Distinguant mal que la cellule primitive, dans la
société berbère, est la famille, et non l'individu, il a voulu introduire le
suffrage individuel dans l'élection annuelle des membres de la djemaâ.
Il en résulta de gros inconvénients dans le fonctionnement de l'admi
nistration. Plus sages, les hommes du Second Empire n'avaient procédé
qu'à des réformes de surface, évitant de porter atteinte aux principes
mêmes de la société berbère.