1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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La situation était donc telle,<br />
— — 55<br />
après le départ de Saint-Arnaud<br />
qu'elle réclamait une nouvelle expédition pour compléter l'œuvre com<br />
mencée. Saint-Arnaud le comprit si bien que, devenu ministre de la<br />
Guerre en octobre 1851, il décida une expédition dans la vallée de<br />
l'Oued-el-Kébir et dans la région de Collo pour le printemps suivant.<br />
Cette fois encore, la Kabylie Orientale était favorisée aux dépens de<br />
celle du Djurdjura où la situation était cependant critique. Depuis le<br />
début de 1851 Bou Baghla ne cessait d'y<br />
multiplier des exploits qui<br />
fortifiaient son audace. Malgré un échec, subi le 10 mai devant Bougie,<br />
il continuait à entretenir* l'agitation, et coupa les communications entre<br />
cette ville et Sétif. Ces événements étaient si graves qu'ils faillirent<br />
modifier le plan des opérations du côté de Djidjelli, et Saint-Arnaud,<br />
dans ses lettres, trahit son appréhension à ce sujet. On se contenta ce<br />
pendant de retirer, à la colonne Saint-Arnaud, deux bataillons qui, sous<br />
la conduite du Général Bosquet, allèrent renforcer le contingent du<br />
Général Camou entre Sétif et Bougie. Les deux généraux marchèrent<br />
alors contre le chérif, qui subit une déroute complète,<br />
blir les communications entre les deux villes.<br />
et purent réta<br />
Ce coup de force contraignit Bou Baghla à vivre quelque temps<br />
dans l'obscurité, mais il reparut dès janvier 1852, dans les montagnes<br />
voisines de Bougie, et fomenta de nouveau l'insurrection. Il fallait y<br />
mettre un terme : le Général Randon, Gouverneur Général de l'Algérie<br />
depuis le 31 décembre 1851, proposa à Saint-Arnaud, ministre de la<br />
Guerre, deux plans d'opérations possibles, l'un en Kabylie Orientale,<br />
l'autre dans le Djurdjura, en insistant pour l'adoption du deuxième.<br />
Mais Saint-Arnaud,<br />
qui avait à cœur d'achever son œuvre en Kabvlîe<br />
Orientale, opta pour le premier. Randon confia alors au Général Mac-<br />
Mahon, successeur de Saint-Arnaud au commandement de la province<br />
de Constantine, la direction des opérations.<br />
Celui-ci,<br />
partit le 12 mai de M;la, et se dirigea directement sur les<br />
Ouled Aïdoun de l'Oued-el-Kébir, dont une fraction était restée insou<br />
mise, en 1851 ; cette tribu, une fois vaincue, il fallait combattre un<br />
nouveau chér'f, Bou Sebâ, qui avait soulevé plusieurs tribus de la ré<br />
gion. Il était établi sur un des contreforts séparant l'Oued-el-Kéb'r de<br />
l'Oued des Beni-Aïcha. Le Général en fut vainqueur, dans un brillant<br />
combat ;<br />
aussitôt les contingents rebelles des Ouled-Aouat et Ouled<br />
Ali et autres se soumirent. Mac-Mahon prit alors le chemin de Collo<br />
par les crêtes des Béni Toufout qui, à leur tour, demandèrent grâce.<br />
Mais, au moment d'occuper la ville, le Général reçut de graves nouvelles<br />
qui le déterminèrent à modifier ses plans. Des mouvements insurrec<br />
tionnels venaient d'éclater dans l'Est de la province : Aïn-Beïda était<br />
bloqué ; les Hanencha, puissante tribu frontière, et leurs alliés, péné<br />
traient déjà dans la plaine de Bône pour la dévaster. L'occupation de<br />
Collo,<br />
en immobilisant une partie des forces risquait de gêner la li<br />
berté de mouvements du Général,<br />
qui devait être à même de se porter