1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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— — 77<br />
tience des sujets envers leur maître ne fit que croître, et comme ceux de<br />
Bou Renan en 1858, ils menaçaient de se révolter contre leur cheikh.<br />
Les rapports militaires des années 1860 et 1861 enregistrent des plain<br />
tes constantes de la part des populations. Une lettre du 27 septembre<br />
1861, écrite par le commandant de la subdivision de Constantine, au<br />
Général Desvaux, met clairement en évidence celte situation : « Les<br />
Maouïa et les Béni Guecha se plaignent de l'impôt énorme qu'il exige<br />
d'eux... Il se présente chaque jour au Bureau arabe une foule de plai<br />
gnants isolés, qui réclament, les uns contre une spoliation des terres,<br />
les attires contre un surcroît de corvée, un déni de justice,<br />
etc.. D'au<br />
tre part, un nombre considérable des gens des Ouled Kebbab réclament<br />
énergiquement contre les labours dont jouit Bou Akkas chez eux, et<br />
qu'il leur a enlevés morceau par morceau, au grand préjudice des habi<br />
tants de la tribu. Il y<br />
a quelques années lorsque par suite du désordre<br />
qui régnait encore dans l'administration, les indigènes attachaient une<br />
grande importance à la protection des chefs influents, plusieurs indi<br />
vidus des Ouled Kebbab offrirent à Bou Akkas, pour acheter la sienne,<br />
de l'associer à leurs labours. Celui-ci accepta avec empressement puis,<br />
après quelques années de travail en commun, il finit toujours par évin<br />
cer les premiers détenteurs * (1).<br />
Il nous était bien difficile, de notre côté, de donner suite à ces<br />
plaintes, car nous n'avions aucun moyen de vérification : Bou Akkas<br />
avait toujours mis obstacle à nos essais d'intervention dans les affai<br />
res du pays, si bien qu'en 1861,<br />
ment,<br />
ni aucune statistique sur l'état du pays.<br />
nous n'avions encore aucun renseigne<br />
Toutes les tribus n'avaient pas également sujet de se plaindre de<br />
leur cheikh. Celle du Ferdjioua proprement dit,<br />
où Bou Akkas recrutait<br />
la majeure partie de ses clients, était la seule tribu qu'il ménageait,<br />
pour garder une base solide à sa puissance. Les Arb-Babor et leurs voi<br />
sins n'avaient pas à se plaindre non plus, des spoliations du maître,<br />
car ils avaient su conserver à son égard une indépendance assez gran<br />
de, et leur pays montagneux et difficile, offrait peu de richesses en<br />
viables. Au contraire, les tribus du Sud et du Sud-Est, particulièremenî<br />
les Beni-Merouan, Talha et Maouïa, rattachées les dernières au gou<br />
vernement du cheikh, et jouissant, dans les hautes plaines constantinoi-<br />
ses, de belles terres de labour, nous adressaient d'ardentes et nom<br />
breuses réclamations,<br />
contre les spoliations de Bou Akkas (2).<br />
Le cheikh du Ferdjioua, allié utile des premières années, était de<br />
venu une gêne qu'il fallait écarter. Le Général Desvaux agit à son égard<br />
avec beaucoup de ménagements,<br />
comme il l'avait fait pour les Ben Azze-<br />
(1) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 6H25 (Chefs et personnalités in<br />
digènes). Dossier intitulé : Famille de Bou Akkas ben Achour, lettre du 27 sep<br />
tembre 1861.<br />
(2) Archives du Gouvernement Général. Séi-ie 8H21 (Organisation, délimitation,<br />
n'<br />
historique des tribus dans la province de Constantine). Carton 17, dossier 4.<br />
Rapport du 23 novembre 1861 par le Capitaine Lucas.