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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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arrivée au Gouvernement Général, fut de donner à ce pays,<br />

une armée<br />

fortement constituée. Dès le 20 janvier 1852, il adressait à Saint- Arnaud,<br />

ministre de la Guerre, un projet d'organisation, qui soulignait la néces<br />

sité d'augmenter les corps spéciaux d'Afrique. Saint-Arnaud se laissa<br />

facilement convaincre et décida d'ajouter au seul régiment de zouaves<br />

existant jusqu'alors, deux nouvelles unités. Chacun des trois bataillons<br />

de l'ancien régiment servirait de noyau aux régiments nouveaux. Le<br />

<strong>2e</strong> Zouaves, nouvellement constitué put faire ses preuves dans la campa<br />

gne des Babors en 1853 (1). Randon obtint aussi quelque satisfaction<br />

pour les tirailleurs indigènes : dans les trois bataillons existants, le<br />

nombre des compagnies fut porté de six à huit. Bientôt cette mesure<br />

fut complétée par la création de trois régiments complets de tirailleurs<br />

algériens. Le nombre de cavaliers fut aussi augmenté, mais ils furent<br />

peu employés en Kabylie, où le relief montagneux les empêchait de se<br />

développer à l'aise.<br />

Grâce à cette organisation nouvelle, on put désormais entreprendre<br />

de grandes expéditions, et remédier au manque d'effectifs, qui avait<br />

paralysé notre action, au début de la conquête. En 1851, la colonne<br />

Saint-Arnaud réunissait le chiffre inconnu jusqu'alors de 8.000 hom<br />

mes. En 1853, l'effectif total de l'infanterie s'élevait à 10.000 hommes.<br />

En outre, notre armée bénéficia toujours d'une forte unité de comman<br />

dement, ce qui manquait chez les Kabyles dont l'esprit, trop démocra<br />

tique ne peut supporter de véritable chef. La direction de la guerre<br />

était généralement confiée, chez eux, à un comité de défense composé<br />

des chefs des partis politiques, ou des hommes réputés pour leur bra<br />

voure militaire. Parfois,<br />

un faux chérif s'intitulait chef de guerre et<br />

entraînait ses hommes au combat ; mais sa valeur était toujours loin<br />

d'atteindre celle de nos généraux d'Afrique. Point n'est besoin de pas<br />

ser en revue tous les généraux qui commandèrent les expéditions de<br />

Kabylie Orientale pour constater leur grande valeur militaire, s'asso-<br />

ciant souvent à de remarquables qualités d'organisateurs et de coloni<br />

sateurs. Tous,<br />

en arrivant au commandement de la province de Cons<br />

tantine ou des subdivisions qui en dépendaient, pouvaient déjà se glo<br />

rifier d'un long passé militaire ; presque tous avaient fait leur carrière<br />

en Afrique, et l'occasion s'était déjà présentée, pour eux, de combattre<br />

les Kabyles. Grâce à leml expérience, l'art de la guerre en Kabylie s'en<br />

richit peu à peu. Il avait fallu, en effet, s'adapter à la méthode de com<br />

bat des Kabyles,<br />

si différente de celle des Arabes. Au lieu de fuir à<br />

grande distance comme ces derniers, ils combattaient sur place, en se<br />

jetant généralement sur les côtés, pour attaquer les flancs et la queue<br />

de nos troupes. Surtout, ils se révélaient gênants au moment de la<br />

retraite ; ils savaient habilement nous poursuivre de rocher en rocher,<br />

en nous harcelant sans cesse. On sut bientôt remédier à ces inconvé<br />

nients en évitant d'emprunter, autant que possible, le passage des val<br />

lées sans être maître des, crêtes.voisines et, en cas de retraite, en effec-<br />

(1) Cf. E. Cler : Souvenirs d'un officier du 2"<br />

Zouaves.

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