1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
— — 105<br />
les hommes remplissant les conditions voulues pour chaque comman<br />
dement et quels services on peut attendre d'eux ».<br />
Le chef du Bureau arabe possède aussi des pouvoirs militaires<br />
dans le territoire qu'il gouverne, s'occupe de recruter et d'organiser<br />
les contingents indigènes. On a vu le rôle de ces troupes pendant l'in<br />
surrection de 1864-65 et l'aide précieuse qu'ils nous ont apportée, en<br />
freinant les progrès de l'agitation jusqu'à ce que nous ayons les moyens<br />
d'intervenir efficacement. Dans le domaine politique, cheikhs et caïds<br />
n'ont aucune initiative ; ils ne sont que les agents d'exécution de l'offi<br />
cier français ; sous l'autorité de ce dernier, ils ont le droit de mener<br />
au combat leurs contingents.<br />
Ainsi, avec la conquête française, la plénitude des pouvoirs poli<br />
tiques passa, des mains de la djemaâ dans celles des officiers français.<br />
Les pouvoirs administratifs que la djemaâ possédait autrefois en<br />
toute souveraineté, passèrent entre les mains du Bureau arabe qui<br />
prenait les décisions, et des cheikhs et caïds qui les appliquaient. Le<br />
Bureau fixait les redevances de chaque tribu : la lezma, simple contri<br />
bution de guerre exigée au début de la conquête, et maintenue pen<br />
dant longtemps dans les fiefs héréditaires du Zouagha et du Ferd<br />
jioua, fut remplacée, quand notre administration se régularisa, par<br />
des impôts établis sur des bases fixes. On distinguait trois sortes d'im<br />
pôts : l'achour, ou dîme de récoltes, Yhokkor, distinct de la dîme re<br />
présentant le loyer du sol, et le zekkat, dîme du bétail. Il est certain<br />
qu'en Kabylie Orientale, ces trois sortes d'impôts furent perçus en<br />
même temps. Dans un rapport du 7 janvier 1861, le Général Desvaux,<br />
chargé, après la destruction de la puissance de Bou Renan, de rempla<br />
cer l'ancienne lezma par le nouveau mode d'impôts précise : « L'an<br />
cien mode d'impôt, qui avait ses inconvénients, a été remplacé par le<br />
zekkat, l'hokkor et l'achour. Toutefois, ces impôts sont peut-être un<br />
peu lourds pour les Kabyles,<br />
et ne sont point parfaitement appropriés<br />
à un pays dont la richesse principale consiste en vergers et oliviers.<br />
Ils n'en sont pas moins rentrés facilement » (1).<br />
De même, après la réforme du 3 novembre 1861 qui consacrait<br />
l'abdication de la souveraineté de Bou Akkas sur son commandement,<br />
le capitaine Lucas, chef du Bureau arabe de Constantine, fut envoyé<br />
en mission dans le Ferdjioua pour y établir la nouvelle organisation.<br />
Dans le rapport du 23 novembre, établi au retour de cette mission, il<br />
écrit : « l'impôt pourrait, à mon avis, être établi sur les bases suivantes :<br />
1° le zekkat, établi à tout le commandement du Ferdjioua et du Babor.<br />
Ces populations ont de nombreux troupeaux et pâturages ; on peut<br />
donc les imposer sur une des sources de leur richesse. 2° l'hokkor et<br />
(1) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 11H23. Dossier intitulé « Situa<br />
tions politiques ,., année 1861. Rapport du 7 janvier 1861.