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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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— — 104<br />

A la tête de chacune de ces divisions administratives,<br />

se trouvait<br />

un officier supérieur commandant le cercle, un capitaine ou un lieute<br />

nant dans l'annexe. Ils administraient avec l'aide d'un bureau arabe,<br />

comprenant des officiers « stagiaires », des interprètes militaires, des<br />

archivistes, tout un personnel d'exécution (khodjas, secrétaires, cha-<br />

ouchs, askers)<br />

un détachement de spahis et un médecin.<br />

Le Bureau arabe avait pour tâche principale de s'occuper des<br />

affaires indigènes, et de régler les rapports de l'autorité française avec<br />

la population kabyle. Il adopta toujours une méthode de gouvernement<br />

indirect, cherchant, pour économiser le personnel des fonctionnaires<br />

européens, à faire administrer les indigènes par eux-mêmes, restrei<br />

gnant le rôle de l'autorité française à une action de contrôle et de sur<br />

veillance. Malgré sa volonté de respecter le plus possible l'état des<br />

coutumes existantes, il est certain que l'entrée en fonction du Bureau<br />

arabe engendra de sensibles modifications dans des institutions politi<br />

ques de la Kabylie Orientale. Comme le font très bien remarquer Ha-<br />

noteau et Letourneux, les modifications étaient inévitables. .<br />

«<br />

Quelle<br />

que soit la modération du vainqueur, lorsque deux peuples aussi diffé<br />

rents viennent à être mis brusquement en contact, dans de semblables<br />

conditions, le plus fort,<br />

rieure, doit forcément réagir sur l'autre » (1).<br />

surtout s'il appartient à une civilisation supé<br />

Les pouvoirs, réunis entièrement jusqu'alors, dans les mains des<br />

djemaâ, les cheikhs et caïds, le Bureau arabe du cercle ou de l'annexe.<br />

« L'autonomie du village comme corps politique n'existant plus, les<br />

pouvoirs politiques de la djemaâ n'avaient plus de raison d'être, et ont<br />

disparu sans qu'il ait été nécessaire d'en faire l'objet d'une stipulation<br />

particulière a (2). On lui donna seulement le droit d'élire son cheikh,<br />

mais ce choix devait être ratifié par l'autorité française. Désormais<br />

toutes les initiatives politiques appartiennent aux officiers français<br />

commandant la division, la subdvision, le cercle ou l'annexe. Dana cha<br />

que cercle, le chef du Bureau arabe joue un rôle politique important.<br />

C'est lui qui propose au commandant de la division les indigènes capa<br />

bles de diriger une ou plusieurs tribus ; il surveille leur conduite, de<br />

mande leur destitution s'ils se révèlent incapables ou peu obéissants.<br />

A ce sujet, une circulaire très importante du Maréchal de Mac-Mahon<br />

alors Gouverneur Général, datée du 21 mars 1867,. précisa le rôle du<br />

chef de Bureau arabe à l'égard du personnel indigène : « Les officiers<br />

des Bureaux arabes s'attacheront à connaître parfaitement le person<br />

nel des chefs indigènes. Ils doivent être à même de renseigner le com<br />

mandant supérieur sur la valeur, les qualités, les défauts de chacun<br />

de ces agents. Il est nécessaire qu'ils se mettent à l'avance en mesure<br />

de lui adresser, sans retard, s'il en était beoin, des propositions pour<br />

pourvoir aux remplacements. Ils rechercheront, dans ce but, quels sont<br />

(1) Hanoteau et Letourneux : La Kabylie et les coutumes kabyles, Paris<br />

1893, 2'<br />

édit., tome II, p. 132.<br />

(2) Idem.

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