1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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A la tête de chacune de ces divisions administratives,<br />
se trouvait<br />
un officier supérieur commandant le cercle, un capitaine ou un lieute<br />
nant dans l'annexe. Ils administraient avec l'aide d'un bureau arabe,<br />
comprenant des officiers « stagiaires », des interprètes militaires, des<br />
archivistes, tout un personnel d'exécution (khodjas, secrétaires, cha-<br />
ouchs, askers)<br />
un détachement de spahis et un médecin.<br />
Le Bureau arabe avait pour tâche principale de s'occuper des<br />
affaires indigènes, et de régler les rapports de l'autorité française avec<br />
la population kabyle. Il adopta toujours une méthode de gouvernement<br />
indirect, cherchant, pour économiser le personnel des fonctionnaires<br />
européens, à faire administrer les indigènes par eux-mêmes, restrei<br />
gnant le rôle de l'autorité française à une action de contrôle et de sur<br />
veillance. Malgré sa volonté de respecter le plus possible l'état des<br />
coutumes existantes, il est certain que l'entrée en fonction du Bureau<br />
arabe engendra de sensibles modifications dans des institutions politi<br />
ques de la Kabylie Orientale. Comme le font très bien remarquer Ha-<br />
noteau et Letourneux, les modifications étaient inévitables. .<br />
«<br />
Quelle<br />
que soit la modération du vainqueur, lorsque deux peuples aussi diffé<br />
rents viennent à être mis brusquement en contact, dans de semblables<br />
conditions, le plus fort,<br />
rieure, doit forcément réagir sur l'autre » (1).<br />
surtout s'il appartient à une civilisation supé<br />
Les pouvoirs, réunis entièrement jusqu'alors, dans les mains des<br />
djemaâ, les cheikhs et caïds, le Bureau arabe du cercle ou de l'annexe.<br />
« L'autonomie du village comme corps politique n'existant plus, les<br />
pouvoirs politiques de la djemaâ n'avaient plus de raison d'être, et ont<br />
disparu sans qu'il ait été nécessaire d'en faire l'objet d'une stipulation<br />
particulière a (2). On lui donna seulement le droit d'élire son cheikh,<br />
mais ce choix devait être ratifié par l'autorité française. Désormais<br />
toutes les initiatives politiques appartiennent aux officiers français<br />
commandant la division, la subdvision, le cercle ou l'annexe. Dana cha<br />
que cercle, le chef du Bureau arabe joue un rôle politique important.<br />
C'est lui qui propose au commandant de la division les indigènes capa<br />
bles de diriger une ou plusieurs tribus ; il surveille leur conduite, de<br />
mande leur destitution s'ils se révèlent incapables ou peu obéissants.<br />
A ce sujet, une circulaire très importante du Maréchal de Mac-Mahon<br />
alors Gouverneur Général, datée du 21 mars 1867,. précisa le rôle du<br />
chef de Bureau arabe à l'égard du personnel indigène : « Les officiers<br />
des Bureaux arabes s'attacheront à connaître parfaitement le person<br />
nel des chefs indigènes. Ils doivent être à même de renseigner le com<br />
mandant supérieur sur la valeur, les qualités, les défauts de chacun<br />
de ces agents. Il est nécessaire qu'ils se mettent à l'avance en mesure<br />
de lui adresser, sans retard, s'il en était beoin, des propositions pour<br />
pourvoir aux remplacements. Ils rechercheront, dans ce but, quels sont<br />
(1) Hanoteau et Letourneux : La Kabylie et les coutumes kabyles, Paris<br />
1893, 2'<br />
édit., tome II, p. 132.<br />
(2) Idem.