1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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les chaleurs accablantes de l'été, que nos troupes supportaient diffici<br />
lement ; ou bien pendant la cour^ saison d'automne,<br />
de l'hiver où la neige sur les montagnes,<br />
ciles.<br />
Si l'on analyse l'origine même des expéditionjS,<br />
avant les froids<br />
rendait les opérations diffi<br />
et leur aspect<br />
politique, il est intéressant de constater qu'elles furent, peut-être plus<br />
que les autres campagnes d'Afrique, subordonnées étroitement à des<br />
faits politiques étrangers à la question même de conquête,<br />
et que les<br />
raisons personnelles des généraux ou des hommes gouvernementaux<br />
primèrent bien souvent les raisons strictement militaires.<br />
L'histoire de la conquête peut se diviser en deux grandes phases.<br />
De 1851 à 1858, nos généraux entreprirent la soumission de la Kabylie<br />
Orientale de concert avec les grands chefs indigènes du Ferdjioua, du<br />
Zouagha et de la vallée de l'Oued-el-Kébir. Ils n'intervinrent jamais<br />
dans les affaires de Bou Akkas. S'ils durent faire la guerre dans le<br />
commandement de Bou Renan, le but immédiat des expéditions ne<br />
fut pas de soumettre les tribus à notre autorité directe, mais bien à<br />
celle du chef indigène.<br />
Mais, en 1858, la situation politique n'est plus la même. A cette<br />
date nous avions étendu notre domination sur une partie considérable<br />
de la Kabylie Orientale. Toutes les tribus du cercle de Djidjelli étaient<br />
pacifiées ; la soumission des tribus des Babors, comme celle du pâté<br />
de Collo, était en bonne voie. Seules les tribus des commandements<br />
indigènes ne connaissaient pas notre autorité directe. Or, les chefs du<br />
Zouagha et du Ferdjioua ne savaient plus maintenir l'ordre dans leur<br />
territoire ; la révolte grondait chez eux. Ils devenaient alors une en<br />
trave dont il fallait se débarrasser. Si bien qu'après avoir marché de<br />
concert avec les chefs indigènes, l'autorité tendit, tout naturellement,<br />
lorsque ces agents en furent arrivés à nous créer plus de sources de<br />
difficultés que de profit, à détruire leurs commandements, pour les<br />
faire passer sous notre autorité directe.<br />
Ainsi, à la première phase qui réalisa la soumission des tribus in<br />
dépendantes de la région, succède une deuxième phase, de 1858 à<br />
1865 : celle de la destruction des grands commandements indigènes ;<br />
destruction progressive, faite avec ménagement de notre part, mal*<br />
qui n'en suscita pas moins de brusques à-coups, et la rébellion des<br />
grands chefs kabyles contre notre autorité.