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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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Sidi-Cheikh, dans le Sud Oranais. C'était la première manifestation<br />

d'un grand mouvement panislamique qui allait agiter toute l'Afrique<br />

du Nord. Ces troubles étaient fomentés par les ordres religieux musul<br />

mans, dont les adeptes s'appelaient entre eux : les Khouan (1). Nous<br />

verrons plus loin comment les Khouan étaient arrivés à remplacer,<br />

dans leur rôle de défenseurs de la foi musulmane contre le chrétien,<br />

les chérifs. En 1864, ils cherchaient à donner plus d'importance à leur<br />

mouvement, par l'appui de grands chefs indigènes. Dans la province<br />

d'Oran, le bachagha Si Sliman ben Hamza avait donné son adhésion<br />

et entraîné sa tribu des Ouled-Sidi-Cheikh dans la révolte. Celle-ci<br />

gagna bientôt le Sud de la province d'Alger et, en même temps, une<br />

insurrection générale des tribus tunisiennes menaçait la tranquillité<br />

de notre frontière orientale. L'occasion parut très favorable à Bou<br />

Akkas, et il s'engagea à son tour du côté des rebelles, prêtant son con<br />

cours au seul ordre religieux répandu à cette époque dans les deux<br />

Kabylies : celui des Rahmanya, fondé par Si Mahammed ben Abder-<br />

rahman, Bou Kouberin (2) dont la zaouïa était située sur le territoire<br />

de la confédération des Igouchdal, en Grande Kabylie. Cet ordre était<br />

fondé depuis une centaine d'années déjà, mais son extension commen<br />

çait seulement à devenir considérable. Depuis quelques années le véri<br />

table chef de l'ordre était le cheikh El Haddad qui résidait à Seddouk,<br />

près de Bougie (3). Il exerçait sur ses adeptes une autorité absolue, au<br />

moyen d'un certain nombre de moqqadem, chargés d'administrer, sous<br />

ses ordres immédiats, les circonscriptions dans lesquelles se divisait<br />

le pays. En 1864, le moqqadem du Zouagha était un nommé Mouley-<br />

Mohammed. C'est par lui que Bou Akkas entra en contact avec tout le<br />

mouvement insurrectionnel. Très souvent le moqqadem allait voir, à<br />

Constantine, l'ancien cheikh du Ferdjioua, dans la modeste boutique<br />

d'un marchand de savon noir, Amor ben Guettache, resté en relations<br />

avec tous les habitants du Ferdjioua. Cette échoppe, située dans une<br />

rue très fréquentée, était plus pratique pour nouer une conspiration,<br />

et moins compromettante que la demeure même du cheikh. C'est là,<br />

accroupi sur une natte, pour se distraire disait-il de la foule, que le<br />

cheikh passait presque toute sa journée, ne rentrait chez lui que la<br />

nuit et aux heures des repas. Là se trama une conspiration qui devait<br />

lui redonner la toute puissance dans son fief du Ferdjioua.<br />

Mais le rôle exact de Bou Akkas, dans les mouvements de 1864,<br />

est difficile à déterminer. Féraud lui attribue, à tort semblC-t-il, un<br />

rôle prépondérant, en lui donnant l'initiative de toute intrigue. « ...On<br />

devait bientôt découvrir (dit-il), que c'était dans cette modeste échoppe<br />

que Bou Akkas tenait son espèce de quartier général et tous les fils de<br />

(1) Les Khouan : Frères.<br />

(2) Bou Kouberin : surnom signifiant l'homme aux deux tombeaux, à cause<br />

des deux tombeaux construits pour ce saint, l'un au Hamma d'Alger, l'autre en<br />

Grande Kabylie. ,<br />

(3) Ce cheikh joua un grand rôle dans l'insurrection de 1871.

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