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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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sur la défensive. Il aurait fallu, pour réaliser une œuvre durable, établir<br />

une route stratégique donnant aux colonnes expéditionnaires la pos<br />

sibilité de revenir rapidement sur les lieux en cas de révolte de la pari<br />

des tribus.<br />

Du côté de Bougie, la ville elle-même servit peu souvent de base<br />

à des opérations militaires. Occupée pourtant de bonne heure, cette<br />

place avait été constamment bloquée par les tribus des environs, qui<br />

faisaient, contre ses murs, de fréquentes attaques. La petite garnison<br />

qui pouvait avec peine se défendre, ne songeait guère à prendre l'offen<br />

sive. En 1836, Amezian,'chef de la tribu de Oulad-abd-el-Djebar, au Sud<br />

de Bougie, avait poussé l'audace jusqu'à assassiner le commandant su<br />

périeur de la place, Salomon de Musis. L'état de choses ne s'améliora<br />

qu'à partir de 1846, date où le chef d'escadron d'Etat-Major de Wengy<br />

reçut le commandement de la ville. Par quelques sorties successives,<br />

il réussit à soumettre une partie de la tribu des Mezzaïa en Grande<br />

Kabylie, et celle des Beni-Bou-Messaoud sur la rive droite de la Sum-<br />

mam. Amézian lui-même consentit à entrer en relations avec la ville.<br />

En 1847, l'expédition conjuguée des généraux Bugeaud et Bedeau sur<br />

Bougie améliora encore la situation. Une nouvelle opération fut tentée<br />

en 1849, en prenant cette ville pour base. Saint-Arnaud, arrivé par mer<br />

à Bougie,<br />

en sortit avec une faible colonne, pénétra dans les montagnes<br />

du Sud-Est, où il attaqua la tribu des Beni-Sliman, la plus puissante de<br />

cette région et la plus hostile aux Français. Le général de Salles, opérant<br />

de concert avec lui, arriva de Sétif avec des forces plus imposantes,<br />

pour prendre à revers la tribu par le Sud. Les Kabyles ne firent sou<br />

mission qu'après 14 jours de combats acharnés.<br />

Du côté de Sétif et Bougie, nos actes militaires se bornèrent à<br />

ces opérations restreintes et de peu de portée. A la fin de 1849, la situa<br />

tion n'était donc pas plus avancée dans cette région que vers Constan<br />

tine et Philippeville. En allant de Sétif à Bougie, nous n'avions pénétré<br />

que la bordure du massif kabyle. Le cœur même de la région nous<br />

restait inconnu, et la liaison Sétif-Djidjelli n'avait pas encore été réa<br />

lisée. La soumission des tribus visitées restait, là aussi, toute théorique,<br />

les opérations ayant toujours eu le caractère de reconnaissances paci<br />

fiques ou de coups de force trop rapides pour être efficaces. Pour abou<br />

tir à un résultat positif, il aurait fallu, en premier lieu, des effectifs<br />

plus importants ; nous n'avions guère employé jusqu'alors plus de cinq<br />

mille hommes pour ces campagnes : c'est le nombre que possédait Be<br />

deau en 1847, en allant de Sétif à Bougie ; Saint-Arnaud, en 1849, sortit<br />

de Bougie avec 1.800 hommes seulement, bien faibles moyens pour les<br />

difficultés à vaincre. Il aurait fallu surtout laisser, dans la région, des<br />

traces durables de notre passage par la construction de routes straté<br />

giques et de postes militaires. Or, à la fin de 1850, l'idée de faire œuvre<br />

durable en Kabylie Orientale va, pour la première fois, être mise en<br />

pratique,<br />

par l'ordre que reçut le général de Barrai de construire une<br />

route entre Sétif et Bougie. Il y avait plusieurs causes à cette attitude<br />

nouvelle, qui ne cessera de s'affirmer au cours des années suivantes.

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