1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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CHAPITBE II<br />
PREMIERS CONTACTS AVEC LA KABYLIE ORIENTALE<br />
Conscients des difficultés qui les attendaient, nos généraux s'aven<br />
turèrent peu en Kabylie Orientale pendant les premières années. Dans<br />
l'intérieur comme sur le littoral, la plupart de nos postes permanents<br />
furent établis hors du massif montagneux, tout au plus à la lisière du<br />
pays kabyle.<br />
L'occupation de Constantine par le maréchal Valée, le 13 octobre<br />
1837, ne nous entraîna guère dans une politique aventureuse à l'égard<br />
de la Kabylie. La petite armée qui occupait la ville, bien vite décimée<br />
par le choléra, nous contraignit à une occupation restreinte à Constan<br />
tine et à ses environs immédiats. Un an après seulement, le général<br />
Galbois, commandant supérieur des troupes de la province, se hasarda<br />
à occuper Mila, à l'entrée des montagnes kabyles. Les janissaires que<br />
le gouvernement turc avait établis dans cette petite ville, s'étaient ma<br />
riés avec les femmes du pays, et y avaient souche. En 1838, Mila était<br />
donc peuplée de Koulouglis qui, loin d'avoir l'humeur guerrière des ha<br />
bitants de la montagne, n'aspiraient qu'à une vie tranquille. Aussi se<br />
soumirent-ils sans difficulté, et vinrent-ils même aux devants de la<br />
petite colonne, le 22 octobre.<br />
Mais on ne pouvait espérer pareille facilité de conquête dans le<br />
reste du pays. Une deuxième tentative de pénétration nous le prouva<br />
d'ailleurs amplement .En décembre<br />
1838, lors d'une première reconnais<br />
sance sur Sétif, la colonne emprunta le chemin de la montagne, par<br />
Mila. Arrivé à Djémila, le général y laissa une petite garnison, avec<br />
l'arrière-pensée d'y<br />
établir un poste permanent destiné à faciliter les<br />
relations entre Constantine et Sétif. Mais les soldats eurent à peine le<br />
temps d'élever un mur autour du camp, qu'ils furent attaqués par les<br />
Kabyles de la région. Le commandant Chadeysson et ses hommes résis<br />
tèrent avec un magnifique courage, du 18 au 22 décembre, aux assauts<br />
répétés des ennemis qui cernaient le poste de toutes parts, et empê<br />
chaient nos soldats d'aller se ravitailler en eau à la source qui coulait<br />
hors des lignes de défense. Aussi étaient-ils condamnés à mourir de<br />
soif, avant même d'être exterminés par les Kabyles, lorsqu'ils furent<br />
délivrés d'une façon bien inattendue, avant l'arrivée des renforts en<br />
voyés par le général Galbois, inquiet du sort de la garnison. Bou Akkas,<br />
Cheikh du Ferdjioua, dont le territoire s'étendait jusqu'à Djémila, avait<br />
ordonné brusquement aux Kabyles de cesser le feu. Par un tel acte, ce<br />
chef inaugurait la politique de double jeu qu'il allait tenir désormais<br />
à notre égard. Il avait voulu, par cette intervention, nous témoigner ses