1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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petuuon mente a être soulignée : jamais encore, en parlant d'un éta<br />
blissement de l'intérieur,<br />
nous n'avions pu atteindre le littoral en pas<br />
sant directement par les montagnes. Le général Galbois, en 1839, n'avait<br />
pas voulu prendre ce risque. Le général Bedeau put d'ailleurs constater<br />
la sagesse du maréchal Valée, dans sa préférence accordée à l'emplace<br />
ment de Philippeville sur celui de Collo. La résistance vigoureuse qu'il<br />
rencontra particulièrement chez les Ouled-Aidoun, renforcés de tous<br />
les contingents des environs, lui donna une idée des difficultés éprou<br />
vées si nous avions voulu relier Constantine à Collo. Aussi renonça-t-il<br />
lui-même à l'occupation inutile de ce port.<br />
En 1848, on se harsada à explorer le Zouagha, domaine héréditaire<br />
des Ben Azzedin, dont les rochers inaccessibles avaient servi de refuge<br />
à leur ancêtre Nacer. Le général Herbiilon venait de succéder au gé<br />
néral Bedeau. Il s'était déjà signalé par de brillants exploits et avait<br />
su remarquablement organiser le cercle de Guelma, puis le centre et<br />
les environs de Batna. Arrivé à Constantine, il comprit que les désordres<br />
commis sur la route de Constantine à Philippeville, comme au Nord<br />
de Mila,<br />
avaient pour instigateurs les Ben Azzedin. Il décida de leur<br />
donner une leçon, envoya un contingent sous la direction du colonel<br />
Jamin, dans le pays, puis s'y porta lui-même. Deux petits combats suf<br />
firent pour rétablir un calme momentané. Mais l'année suivante<br />
l'expédition fut plus sérieuse. Une colonne traversa l'oued Endja, par<br />
vint jusqu'à Fedj-Baïnem, nœud vital du Zouagha,<br />
où nous devions<br />
revenir souvent au cours des campagnes suivantes. Puis, franchissant<br />
plus au Nord l'oued Itéra, le Général explora le pays des Beni-Mimoun,<br />
qu'il dut combattre pendant plusieurs jours. Les Beni-Toufout reçu<br />
rent, à leur tour, la visite de nos soldats.<br />
En fait, jusqu'en 1849, notre action dans la montagne bordant les<br />
régions de Constantine et de Philippeville, fut très limitée. Nous<br />
n'avions pénétré que la bordure du massif. La vallée du Guebli avait<br />
été parcourue plusieurs fois; le Zouagha lui-même et le cours supérieur<br />
de l'oued El-Kébir avaient été effleurés. Mais la plus grande partie des<br />
montagnes comprises entre Djidjelli, Mila et Collo restait inconnue :<br />
les tribus de l'Est de Djidjelli, celles du cours inférieur de l'oued El-<br />
Kébir et du pâté de Collo n'avaient jamais vu nos armes ; et la traver<br />
sée de Mila à Djidjelli, projetée en 1839 par le général Galbois, n'avait<br />
pas encore été réalisée. Les expéditions elles-mêmes, effectuées jus<br />
qu'à ce jour, n'avaient pas eu beaucoup<br />
d'effet. Il ne fallait pas se faire<br />
d'illusions sur la soumission purement nominale des quelques tribus<br />
visitées. Elles s'insurgeaient aussitôt après le départ de nos colonnes,<br />
méconnaissant totalement notre domination. D'ailleurs, pendant ces pre<br />
mières années,<br />
nos généraux ne semblent pas avoir eu de projets con<br />
quérants à l'égard de la Kabylie Orientale, et les différents coups de<br />
main furent réalisés simplement dans l'intention de protéger les rela<br />
tions entre les deux villes de Constantine et Philippeville, sans cesse<br />
inquiétées par des individus descendus des montagnes de l'Ouest.