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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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— — 52<br />

Mais les raisons données à cet arrêt prématuré des opérations oui<br />

été très diverses suivant les auteurs. Certains pensèrent que les mau<br />

vaises conditions matérielles dans lesquelles se terminait la campagne,<br />

étaient les seuls motifs valables. Le corps expéditionnaire, en effet,<br />

était vraiment fatigué par deux mois et demi de marches dans un<br />

pays difficile où il avait fallu le plus souvent ouvrir soi-même des<br />

rouies encore inexistantes. Les combats avaient été incessants, et les<br />

pertes n'étaient pas négligeables. Ii avait fallu aussi, au col de Tibaï-<br />

ren, se dessaisir de deux bataillons confiés au Général Bosquet, pour<br />

aller réprimer l'agitation qui se manifestait du côté de Bougie. Si<br />

bien que, parti de Mila avec plus de 8.000 soldats, le Général se re<br />

trouvait à Collo avec environ 6.000 hommes. Cet effectif n'était plus<br />

suffisant pour mener à bien<br />

le"<br />

reste de la campagne. Le climat par<br />

ailleurs devenait intolérable ; les soldats en ce mots de juillet suppor<br />

taient péniblement la chaleur rendue plus accablante encore par le<br />

souffle brûlant du siroco (1). Ces motifs ont dû sûrement contribuer<br />

pour une bonne part à la décision de Saint-Arnaud.<br />

Mais les considérations politiques ont certainement joué un plus<br />

grand rôle. Saint-Arnaud était l'homme désigné par Fleury<br />

au Prince-<br />

Président, comme linstrument futur du coup d'Etat ; et Fleury pour<br />

convertir Saint-Arnaud à ses vues, était arrivé en Algérie dès le 23<br />

avril, escorté de plusieurs autres officiers, pour souligner,<br />

aux yeux<br />

du public, toute l'importance de cette expédition. On aurait tort de<br />

croire, cependant, que l'expédition ne fut jamais, dans l'esprit de<br />

Saint-Arnaud, qu'une simple comédie politique destinée à lui faire<br />

gravir l'échelon nécessaire, et à lui donner un poste à Paris. Il la<br />

conçut au contraire avec désintéressement, avec- l'intention de faire<br />

œuvre durable. Fleury<br />

réalisa la conversion de Saint-Arnaud au cours<br />

de l'expédition seulement, et précise dans ses « Souvenirs » : « Pen<br />

dant les quelques jours qui précédèrent le départ, je ne voulus pas<br />

aborder le but délicat de ma mission... j'affectai de rester dans le rôle<br />

d'un officier en mission venu tout exprès poux suivre la campagne et<br />

représenter le Président de la République. Tout à ses préparatifs et<br />

aux mille détails que comportait son commandement, le Général de<br />

Saint-Arnaud n'aurait pu prêter qu'une oreille distraite aux sugges<br />

tions que je lui aurais soumises » (2). Ces phrases sont confirmées par<br />

une lettre de Saint-Arnaud lui-même à son frère en février : « Si on<br />

persiste et qu'on m'appelle à Paris,<br />

mon thème est fait, ma ligne de<br />

conduite est tracée et je n'en sortirai pas. J'irai voir le Prince, et lui<br />

dirai avec franchise que je ne suis que militaire avant tout, et que je<br />

ne veux devenir homme politique qu'à mon aise, à ma guise et sur mon<br />

terrain. Ainsi pas d'Empire, pas de coup d'Etat, la loi, la constitution...<br />

j ; ■<br />

■,■<br />

i<br />

ta^iii^ian<br />

(1) Voir Randon : Rapport adressé à M. le Président de la République par<br />

le Ministre de la Guerre sur les opérations qui ont eu lieu en Algérie au prin<br />

temps 1851, Paris, 1851.<br />

(2) Générul Comte Fleury ; op, cit„ torac I, p. 135,

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