_7 — lorsqu'ils ont affaire à de grands chefs jaloux et corruptibles. Les Ka byles n'attaquaient pas les peuples voisins, mais tenaient farouchement à leur indépendance. On a essayé d'employer contre eux des colonnes mobiles, suivant le système de Bugeaud, sans aboutir à d'autres résultats qu'à des sou missions très provisoires et à d'horribles dévastations. Les rapports officiels, que Mlle Zurcher a consultés, ne donnent pas toujours une idée très' juste des procédés employés par les conquérants, dont le plus fameux fut Saint-Arnaud, sinistre aventurier, ambitieux, cynique, tou jours en quête d'un succès qu'exploitera son sens de la publicité, ou d'un avancement conquis à la pointe du sabre : « un bon grade à travers une bonne blessure ». Un homme comme lui se préoccupe médiocre ment des misères et des hétacombes qui accompagnent sa méthodique ascension. Cela n'implique pas l'absence de talent, car le personnage écrivait fort bien et son administration n'était pas dépourvue de plans d'avenir. Mais il iririt un temps où les chefs de l'armée s'aperçurent que la méthode de Saint-Arnaud n'assure pas la tranquille possession d'un pays. H ne suffit pas de recueillir des soumissions, il faut embrigader les indigènes et aussi coloniser, n'envisagerait-on que les intérêts de l'armée, qui a besoin dé bons jardins et de bêtes bien nourries. Randon à été le plus méthodique de ces officiers colonisateurs. D'autres eurent des vues encore plus larges : tel Desvaux, officier d'occasion, qui a gagné ses épaulettes sur les barricades durant les Trois Glorieuses, général qui ne sait pas trop bien faire la guerre, mais qui recherche la compagnie des brasseurs d'affaires, gouverneur de province qui n'a pas peur des idées, fréquente les Saint-Simoniens, même s'ils sont républicains, cherche à se procurer des rails pour un réseau ferré, des sondes pour faire jaillir l'eau dans les sables, des charrues perfection nées pour ses plaines fertiles, des moutons mérinos pour ses plateaux, des grues pour ses ports. Et tous ces hommes, instruits par l'expérience, créent au pays kaby le une méthode de pénétration, puis de domination, prélude d'une sou ple doctrine coloniale. Ils ont su entamer le bloc berbère par chemine ment d'influence, utilisant d'abord les puissants seigneurs de la bor dure. Ils ont fait disparaître peu à peu les djemaâs sous le manteau de grands caïds ; puis, lorsque ceux-ci se sont révélés trop peu dociles, ils ont su profiter des occasions favorables pour les remplacer pro gressivement par de petits caïds, contrôlés de plus près. L'intérêt du travail de Mademoiselle Zurcher est surtout d'avoir bien saisi ce problème du gouvernement des montagnards. Elle a mon tré comment notre politique coloniale est issue peu à peu de l'expé rience, a su s'adapter aux conditions locales, variant souvent selon les besoins du moment. Dure au début, elle a abouti à une réconciliation entre Français et Indigènes, réconciliation peut-être plus facile avec ces hommes qui avaient le plus longuement résisté, ceci pour plusieurs
aisons : parce qu'ils sont moins fanatiques que les Arabes, parce qu'ils ont toujours eu trop peu de ressources pour pouvoir se passer de, celles que procure l'émigration temporaire, et aussi parce qu'ils sont écono mes, prévoyants, souples, très aptes à acquérir des vertus, je dirai presque « bourgeoises ». lorsqu'ils ont la possibilité de bien connaître les Français. Si la Faculté des Lettres d'Alger a tenu à publier le mémoire pour le Diplôme d'Etudes supérieures présenté par Mademoiselle Zurcher, c'est parce qu'il constitue une contribution importante à Vhistoire de la politique indigène et des méthodes administratives de ta France en Algérie. Marcel EMERtT.
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