1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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CHAPITRE IV<br />
LA DESTRUCTION DU COMMANDEMENT<br />
DE BOU RENAN BEN AZZEDIN<br />
La deuxième moitié de l'année 1858 marque une nouvelle phase<br />
de la conquête de la Kabylie Orientale. A cette date, toutes les tribus<br />
en dehors des grands commandements indigènes subissaient, d'une<br />
façon durable, le poids de notre autorité : la région comprise entre<br />
Collo et Constantine connaissait le calme depuis 1852 ; l'année suivante<br />
tout le cercle de Djidjelli se trouvait complètement pacifié ; enfin, les<br />
populations comprises entre Bougie, Sétif et le cercle de Djidjelli ve<br />
naient tout récemment encore de subir une dure leçon, et nous avions<br />
maintenant, avec le nouveau bordj de Takitount et l'entrée en fonction<br />
du Bureau arabe de la nouvelle annexe, les moyens de faire régner la<br />
tranquillité dans le pays. Seuls restaient en dehors de notre autorité<br />
directe, les tribus relevant des deux grands chefs indigènes : Bou Akkas<br />
du Ferdjioua, et Bou Renan Ben Azzedin. Or, nous, visions à la soumis<br />
sion complète de toute la Kabylie Orientale ; ces Etats quasi indépen<br />
dants de notre autorité n'étaient plus viables désormais ; ils étaient<br />
condamnés à disparaître,<br />
après nous avoir servi.<br />
Ainsi, de 1858 à 1864, nous allions nous appliquer à ruiner les<br />
Etats du Ferdjioua et du Zouagha, dont nous avions édifié la grandeur.<br />
Cette destruction, qui se fit progressivement, et par étapes successives,<br />
n'évita pas cependant de violentes réactions de la part des grands chefs<br />
kabyles, dans leurs tentatives désespérées pour ressaisir la totalité de<br />
leurs prérogatives. En 1860, comme en 1864, nous allions avoir, de nou<br />
veau, à porter nos armes en Kabylie Orientale.<br />
Depuis leur soumission, en 1849, les Ben Azzedin avaient, grâce<br />
à notre appui, considérablement augmenté leur puissance, et l'étendue<br />
de leur territoire. En 1851, nous l'avons vu, Saint-Arnaud avait fait<br />
passer, dans le commandement de Bou Renan une grande partie des<br />
tribus de la vallée inférieure de l'Oued-el-Kébir (1). En 1853, après la<br />
réforme du Général Randon, dans l'Est du cercle de Djidjelli, les Béni<br />
Habibi, qu'on avait placés sous l'autorité de Mouley Chekfa, passèrent<br />
à leur tour dans le commandement de Bou Renan. L'année suivante,<br />
la mort de Mahammed ben Azzedin fit passer le fief héréditaire entre<br />
les mains de son jeune fils Si Azzedin ben Cheikh Mahammed, mais la<br />
réalité du pouvoir appartint désormais à son oncle Bou Renan, qui<br />
(1) Les Béni Fergan, Djebala, Ouled Ali, Taïlmen, Béni Ftah, Ouled Aouat.<br />
Voir deuxième partie, chapitre II.