1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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militaire qui constituent l'influence et la renommée. Il est à Constan<br />
tine, aux portes de la Petite Kabylie qui n'est pas encore soumise et dont,<br />
cependant, la'<br />
soumission s'impose. Faites ordonner celte expédition,<br />
donnez-lui en le commandement,<br />
renforcez sa colonne et soyez sûr<br />
qu'il se distinguera de telle façon, que vous pourrez le nommer général<br />
de division, le faire revenir à Paris et l'avoir sous la main pour lui<br />
donner le ministère lorsque l'heure aura sonné. Si vous adoptez ce<br />
plan, Monseigneur, autorisez-moi à conférer avec le Général Randon et,<br />
une fois la chose arrêtée, les préparatifs de la campagne commencés,<br />
permettez-moi de partir pour Constantine à titre d'envoyé militaire de<br />
la présidence... Sous prétexte de suivre la campagne j'aurai toutes les<br />
facilités de négocier avec Saint-Arnaud, de lui exposer la situation, de<br />
vaincre ses hésitations, s'il en montre, et d'obtenir enfin son adhésion<br />
formelle au grand rôle que vous lui destinez » (1).<br />
Louis-Napoléon ne connaissait pas Saint-Arnaud, mais il se laissa<br />
convaincre et adopta ce plan. Le lendemain Fleury<br />
alla en faire part<br />
à Randon, le mit à demi-mot dans la confidence. Randon donna son<br />
consentement, demandant simplement, lorsque le moment de l'exécu<br />
tion viendrait, de retourner en Algérie comme gouverneur. Le repro<br />
che du Général d'Hautpoul à l'égard de Randon n'est donc pas valable,<br />
et l'initiative du choix de la campagne revient tout entière à Fleury<br />
et au Prince-Président.<br />
Il était temps d'agir d'ailleurs : l'excitation dans la région ne faisait<br />
que croître. Le commandant supérieur de Philippeville, venu jusqu'à<br />
Collo pour reconnaître le tracé d'une route projetée entre ces deux<br />
villes était soudainement attaqué par la tribu des Achach qui envahi<br />
rent Collo. Cet officier, pourchassé, dut se réfugier avec sa suite dans<br />
un bateau et revenir par mer à Philippeville. Huit mille hommes fu<br />
rent alors réunis à Mila, sous les ordres de Saint-Arnaud (2). Le but<br />
immédiat de ce chef était de débloquer la ville de Djidjelli prisonnière<br />
dans ses murs depuis douze ans. Il fallait donc traverser rapidement<br />
les montagnes séparant Mila du littoral pour arriver à Djidjelli. Cette<br />
ville servirait alors de point d'appui à une série d'attaques destinées à<br />
soumettre toutes les iribus du cercle. Ce résultat atteint, on irait par<br />
une marche vers l'Est, combattre les tr.bus de la vallée inférieure de<br />
l'Oued-el-Kébir, du pâté de Collo et de l'Oued Guebli, pour assurer par<br />
ces dernières mesures, une complète sécurité à la route comme aux<br />
centres de colonisation de la vallée du Safsaf.<br />
Nos troupes se mirent en marche le 8 mai ; 8 jours après elles<br />
étaient déjà devant Djidjelli. Pour arriver à ce résultat il avait fallu<br />
beaucoup d'audace de leur part. Après avoir traversé le Zouagha (3),<br />
nos troupes abordèrent l'inconnu : chez les Ouled Askeur, l'ennemi était<br />
(1) Souvenirs, du Général comte Fleury, Paris, 1897, 3= édition, tome I, p. 131<br />
et 132.<br />
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(2) Pour le récit des opérations, voir carte III.<br />
(3) par FedJ-Baïnem.