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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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fractions ou de tribus. Tout naturellement, on s'adressa dans chaque<br />

tribu, ou fraction, à l'homme le plus en vue,<br />

c'est-à-dire au cheikh du<br />

village le plus important. On l'investit du burnous rouge ; moyennant<br />

quoi, il devait nous servir fidèlement, en exécutant nos ordres dans la<br />

tribu qu'on lui avait confiée. Mais. ce rôle était tout nouveau pour le<br />

cheikh (1) habitué jusqu'alors à n'être qu'un primus inter pares parmi<br />

les autres membres de la djemaâ. Ainsi, inconsciemment peut-être, sû<br />

rement par commodité, nous avons eu tendance à donner, au cheikh<br />

kabyle les pouvoirs importants qui l'assimilaient aux cheikhs des tribus<br />

arabes.<br />

Dans le même ordre d'jdée et pour les mêmes raisons nous avons<br />

cherché à donner à ces cheikhs, dont l'autorité était assez limitée, des<br />

supérieurs qui prirent le nom de caïds. Chaque caïd reçut le com<br />

mandement d'une ou plusieurs tribus. Or, la plupart d'entre elles (2)<br />

n'avaient jamais eu de caïd avant notre arrivée. Cette mesure était<br />

donc une véritable création,<br />

tumes berbères (3).<br />

qui modifia sensiblement l'état des cou<br />

Cette nouvelle hiérarchie de cheikhs et caïds,<br />

solidement Consti<br />

tuée révélait une tendance continue de notre part, à l'arabisation ces<br />

coutumes berbères, tendance qui fut généralisée dans toute la Kaby<br />

lie Orientale. L'étude historique détaillée de l'organisation du cercle<br />

de Djidjelli, démontre amplement nos efforts continuels pour grouper<br />

toutes les tribus du cercle en un certain nombre de caïdats, et réaliser<br />

ainsi(<br />

qu'alors.<br />

une certaine uniformité politique (intérieure inexistante 'jus<br />

A l'Ouest du cercle, il existait, à la fin de 1851, une multitude de<br />

petits cheikhats indépendants dont les chefs venaient d'être investis<br />

par le Général de Saint- Arnaud (4), et seulement deux caïdats peu im<br />

portants, des Béni Kaïd et Béni Ahmed. Deux ans, après le Gouverneur<br />

Général Randon organisa les trois caïdats de Dar-el-Batah, Ziama et<br />

Tababor (5), laissant subsister à côté, cependant, onze cheikhats. En<br />

décembre 1860, le Général Desvaux accentue la concentration en sup<br />

primant les cheikhats pour grouper toutes les tribus de l'Ouest en<br />

quatre grands caïdats, de Dar-el-Batah, Ziama, Tababor et El-Aouana.<br />

Celui-ci réunissait dix des cheikhats jusqu'alors indépendants. La ré<br />

forme s'achève en 1864, par la fusion des caïdats ; trois caïds seule<br />

ment se partagèrent le commandement des tribus de l'Ouest du cercle.<br />

A l'Est de Djidjelli, une évolution analogue se produisit (6). En<br />

1853, après les tentatives malheureuses de Saint-Arnaud pour donner<br />

(1) Voir 1"<br />

partie, ch. I.<br />

(2) Celles qui ne faisaient pas partie des commandements indigènes.<br />

l'autorité française créa dans chaque tribu un emploi d'Amin-el-Oumena, l'équi<br />

té) Hanoteau et Letourneux signalent un fait analogue en Grande Kabylie, où<br />

valent du caïd de Kabylie Orientale.<br />

(4) Voir 2' partie, ch. IL<br />

(5) Voir carte VIL<br />

(6) Cf. Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> 10H10 (Subdivision de Cons<br />

tantine, Historique des tribus), dossier du cercle de Djidjelli.

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