03.07.2013 Views

1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

- 53<br />

-<br />

Voilà mon programme. Si on ne le trouve pas bon je rends ma canne,<br />

je prends ma disponibilité... » (1). C'est au cours de la campagne seule<br />

ment, que Fleury réussit à obtenir son adhésion résignée plus qu'en<br />

thousiaste si l'on en juge d'après ces mots écrits en juin, après le dé<br />

part de Fleury : « Qu'on me nomme Général de division et qu'on m'y<br />

laisse. Je passe un bail et je réponds de tout sur ma tête. J'en sortirais<br />

avec une belle réputation et qui sait ce que le ciel me réserve. J'aime<br />

peu la politique et j'aime la guerre. Enfin, il faut suivre sa destinée » (2 .<br />

Sûr désormais de l'appui de Saint-Arnaud, le Prince-Président ne cher<br />

cha plus qu'à hâter la fin de la campagne, et pour activer l'arrivée<br />

de Sa'nt-Arnaud à Paris, il le nomma prématurément Général de divi<br />

sion, dès le 10 juTlet. C'est donc à Louis-Bonaparte que revient la res<br />

ponsabilité de la fin hâtive de cette campagne. La sécurité de la région<br />

et notre prestige militaire en Kabylie Orientale étaient sacrifiés aux<br />

intérêts politiques des particuliers.<br />

Malgré l'insuffisance de cette campagne, on ne peut dire cependant<br />

avec le Maréchal Randon et ses panégyristes, que ses résultats furent<br />

à peu près nuls et que tout fut à refaire au cours des années suivantes.<br />

La colonne n'avait pas effectué une simple promenade militaire, elle<br />

avait tenu campagne pendant 80 jours, parcouru 650 kms, livré 26<br />

combats heureux, dans lesquels le huitième de son effectif avait été<br />

touché plus ou moins grièvement. Elle avait obtenu la soumission de<br />

quarante tribus nouvelles. Certes, la plupart se révoltèrent ultérieure<br />

ment, mais celles des Babors, soumises par Randon en 1853, agirent<br />

de la même façon. Saint-Arnaud eut le mérite de pénétrer le premier<br />

dans une région encore inconnue, et de réaliser pour la première fois,<br />

la liaison Constantine Djidjelli. D'autre part, il est sûr que Djidielli<br />

fut momentanément débloqué. L'« historique du cercle de Djidjelli »<br />

de l'année 1851, rédigé par le capitaine Philippe, chef du Bureau Arabe<br />

de Djidjelli, le montre amplement. En 1851, il décrit ainsi la situation<br />

de la ville, après l'expédition de Saint- Arnaud : « les incursions noc<br />

turnes dont on avait tant à se plaindre autrefois disparurent comme<br />

par enchantement, et depuis, la sécurité a continué à se maintenir<br />

dans les environs de Djidjelli. Pour en donner un exemple, il suffit<br />

de noter le fait suivant : un troupeau de bœufs appartenant à un colon,<br />

par défaut de surveillance du gardien, s'échappa dans la nuit et se<br />

dispersa dans les montagnes. Les cheikhs des diverses tribus furent<br />

prévenus et quelques jours de perquisition suffirent pour retrouver<br />

tous les bœufs égarés. Les recherches de cette nature, dans les pays<br />

les plus soumis, ne sont pas toujours aussi heureuses » (3). Plusieurs<br />

tribus aussi nous restèrent désormais définitivement soumises. Ce fu<br />

rent les Béni Kaïd, les Béni Hassen, Béni Ahmed.<br />

(1) Quaïrelles l'Epine : op. cit., tome II, p. 52.<br />

(2) Quatrelles l'Epine : idem, p. 80.<br />

(3) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> Affaires musulmanes. 8H-21. Car<br />

4. Histoire du cercle de Djidjelli. Année 1851.<br />

ton 17. Dossier n"

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!