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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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vions enfin qu'il avait toujours eu,<br />

— — 76<br />

selon l'aveu même d'un membre de<br />

sa famille, « une main dans l'ombre et l'autre au soleil » (1). Sa tactique<br />

consistait, tout en faisant respecter l'ordre chez lui, à nous susciter des<br />

embarras au dehors, pour nous occuper ailleurs et le laisser libre à sa<br />

guise dans son territoire. Il est certain qu'il joua un rôle indirect dans<br />

la révolte des Babors en 1856,<br />

car parmi les coupables on retrouva<br />

quelques-uns de ses plus zélés serviteurs. En 1858, ses sujets participè<br />

rent ouvertement au projet d'attaque de Takitount, et ce fut au cœur<br />

même de son territoire, au marché du Ferdjioua, que les tribus se réu<br />

nirent pour décider de l'insurrection. Bou Akkas parfaitement au cou<br />

rant de cet événement, ne nous en donna aucun avertissement. Après<br />

la répression de l'agitation, il chercha à rattraper cette faute en de<br />

mandant avec empressement la suppression de ce marché, source de<br />

richesse pourtant dans son territoire. Mais le doute cette fois n'était<br />

plus permis quant au jugement de sa conduite. Au début de 1861, sui<br />

vant la même tactique, il profita de la révolte du chérif du Hodna, pour<br />

nous susciter des ennuis. Quelques jours après la chute dé ce chef indi<br />

gène, des troubles eurent lieu sur plusieurs marchés voisins du Ferd<br />

jioua, ceux dé l'Oued-Dehcb (2), de Takitount, de l'Oued Bousselah (3),<br />

du Zouagha, des Ouled-Ahd-en-Nour (4). On put retrouver, parmi les<br />

coupables, plusieurs serviteurs intimes de Bou Akkas qui avait voulu<br />

marquer, par cet acte, sa sympathie pour la cause du chérif du Hodna.<br />

Ce chef indigène, toujours prêt à intriguer contre notre autorité, était<br />

une puissance dangereuse ; pour obtenir la pacification totale de la<br />

Kabylie Orientale, il fallait la réduire, sinon la détruire complètement.<br />

Depuis ces dernières années, d'ailleurs, il ne savait plus maintenir<br />

dans son fief, l'ordre rigoureux dont nous lui étions redevables jus<br />

qu'alors. Ce chef dur et cruel, parvenu au pouvoir par l'assassinat de<br />

de son cousin, héritier désigné, exerçait sur ses tribus, un joug tyran-<br />

nique et arbitraire, dont elles commençaient à souffrir. La justice était<br />

rendue dans les tribus par des cadis, ses créatures. Il levait les impôts<br />

à son gré et ses sujets étaient souvent écrasés d'amendes et de corvées.<br />

En maître cupide, il cherchait surtout à accroître l'étendue de ses ter<br />

res personnelles et, pour arriver à ses fins, n'hésitait pas à extorquer<br />

les propriétés de ses sujets. Les tribus, jusque vers 1860, avaient supporté<br />

ces exactions en silence, mais depuis que notre autorité directe s'était<br />

étendue tout autour du Ferdjioua, dans le cercle de Djidjelli d'abord,<br />

puis dans les Babors, tout dernièrement enfin, dans la vallée de l'Oued-<br />

el-Kébir et le Zouagha, elles ne pouvaient s'empêcher de comparer leur<br />

triste situation avec celle, plus heureuse, des tribus voisines. L'impa-<br />

(1) Cité par Férau» : Ferdjioua et Zouagha, Revue Africaine, année 1878,<br />

p. 93.<br />

(2) Oued Deheb : situé à la frontière sud-ouest du Ferdjioua.<br />

(3) Oued Bousselah : au sud-est du Ferdjioua.<br />

(4) Les Ouled-Abd-en-Nour : population dont le territoire est situé au sud de<br />

la route de plaine entre ConstanJine et Sétif.

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