1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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prit fin la puissance d'El Hadj Ahmed Bou Akkas, seigneur du Ferd<br />
jioua. Comme Bou Renan, il n'avait su se contenter du rôle modeste<br />
qu'on lui* avait réservé ; sa révolte fut la cause de sa chute définitive.<br />
Son territoire passa aussitôt sous notre autorité directe, et, comme<br />
celui de Bou Renan, fut morcelé entre différents cercles pour briser<br />
tout faisceau de résistance ou tout essai de reconstitution du comman<br />
dement. Le cercle de Djidjelli hérita de la tribu des Djimla qui fut<br />
rattachée au caïdat des Béni Afeur ; et aussi des Béni Adjiz et Béni<br />
Medjaled Dahra réunis au caïdat des Béni Foughal (1). Dans le cercle<br />
de Constantine passèrent toutes les tribus de l'Est y compris les Ouled<br />
Amer, Arb-el-Oued, Beni-Foughal du Ferdjioua, Talha et Ouled Ya-<br />
coub (2). L'annexe de Takitount s'agrandit du groupe des Arb-Babor<br />
et de leurs voisins : Béni Zoundaï, Richia, Arbaoun, Ouled Mena, etc..<br />
Au cercle de Sétif revinrent les tribus du Sud-Ouest dont les princi<br />
pales sont les Ouled Sidi-bel-Haz, Dehemcha et Maouïa. A l'intérieur<br />
de ces grandes divisions administratives, les tribus furent groupées en<br />
caïdats (3). Celui du Babor, et celui du Ferdjioua eurent respectivement,<br />
à leur tête Ben Derradji et Si Ahmed Khodja, devenus maintenant<br />
simples caïds avec un commandement beaucoup<br />
paravant.<br />
plus restreint qu'au<br />
Cette réforme hardie montrait nettement notre volonté d'en finir<br />
avec les grands commandements indigènes ; réforme assez paradoxale<br />
si l'on songe que nous étions à cette époque sous le régime du « Boyau-<br />
me Arabe » instauré depuis la fin de 1860 par l'Empereur Napoléon III.<br />
Faut-il en déduire que cette politique, tant prônée par le Gouvernement<br />
ne reçut en fait aucune application systématique ? Quoiqu'il en soit<br />
le Général Desvaux ne s'y laissa pas prendre et continua rigoureusement<br />
la politique, commencée dès 1858 avec les Ben Azzedin, de destruction<br />
des grands commandements indigènes pour aboutir à la pacification<br />
totale de la région. Et Bou Akkas gracié généreusement par l'Empe<br />
reur qui lui permit de revenir à Alger dès l'année suivante, puis à<br />
Constantine même, en 1870, ne put jamais obtenir, malgré, des démar<br />
ches incessantes, la réalisation de son vœu suprême : la reconstitution<br />
de son ancienne position en faveur de son jeune fils.<br />
1864 marque donc une grande date dans l'histoire de la Kabylie<br />
Orientale. Désormais, toute la Kabylie Orientale jouissait d'une même<br />
organisation. L'unité administrative du pays était constituée. Mais la<br />
pacification même n'était pas encore achevée. L'étincelle jaillie dans l'at<br />
taque du bordj<br />
de Zeraïa, était la manifestation d'un vaste foyer in<br />
surrectionnel, dont le feu était entretenu et avivé par l'ordre religieux<br />
des Bahmanya.<br />
(1)<br />
Pour tous ces remaniements administratifs voir carte VI (comparer avec<br />
la carte V).<br />
(2) La liste complète des tribus du Ferdjioua et les remaniements opérés en<br />
1864 sont indiqués dans le tableau de la situation des Etablissements français<br />
dans l'Algérie, année 1864, p. 229-231.<br />
(3) Voir 3*<br />
partie, ch. II.