03.07.2013 Views

1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

— — 97<br />

en entier ». Malgré son succès final, les reproches s'abattirent sur lui,<br />

et contribuèrent directement à sa démission.<br />

Enfin, au cours même des expéditions de Kabylie Orientale, les<br />

intrigues politiques jouèrent un grand rôle et contribuèrent parfois<br />

à écourter des opérations dont l'action prolongée aurait eu le plus sa<br />

lutaire effet, sur les populations indigènes. Certes, dans la décision des<br />

opérations, la Kabylie Orientale a été, au contraire, favorisée aux dé<br />

pens de celle du Djurdjura, en 1851, 1852 et 1853 ;<br />

cependant la cam<br />

pagne de 1851 a été écourtée pour des raisons purement politiques, qui<br />

ont nui à l'œuvre de Saint-Arnaud dans les montagnes kabyles.<br />

Malgré ces fautes de notre part, et les avantages qu'ils possédaient<br />

dans certains domaines, les Kabyles ne purent résister à notre domi<br />

nation parce que nous avions, sur eux, deux grandes supériorités :<br />

celle d'une force nationale sur l'anarchie, et celle de la science sur<br />

l'ignorance.<br />

Les Kabyles,. en effet, pendant toute la durée de la conquête, ne<br />

surent jamais s'unir véritablement dans un commun effort contre no<br />

tre envahissement. Certes,<br />

quand nos colonnes pénétraient sur le ter<br />

ritoire d'une tribu, elles avaient toujours à combattre des rassemble<br />

ments formés de tous les contingents des tribus voisines, venus prêter<br />

main forte à la plus menacée. Mais cette solidarité se manifestait dans<br />

un périmètre assez restreint et jamais les montagnards de Grande Ka<br />

bylie n'essayèrent de déborder les faibles garnisons placées en obser<br />

vation aux abords du Djurdjura pour venir, à l'Est de la Summam,<br />

menacés par nos armes. Les Kabyles n'ont<br />

au secours de leurs frères,<br />

jamais connu le véritable sentiment national ; ceux de Kabylie Orien<br />

tale moins que tous les autres, semble-t-il,<br />

car on ne trouve même pas<br />

chez eux les vastes confédérations du Djurdjura, expression d'une ten<br />

dance au groupement en unités plus vastes que la tribu. Cette absence<br />

d'unité politique fut une des causes profondes de leur défaite.<br />

Cette infériorité nationale des Kabyles se doublait d'une faiblesse<br />

militaire incontestable. Ils n'eurent jamais que la supériorité du nom<br />

bre, et seulement pendant les premières années de la conquête. On ne<br />

peut parler d'une véritable armée kabyle, car les guerriers réunis for<br />

maient plutôt des contingents hétérogènes et peu cohérents. Femmes et<br />

enfants accompagnaient souvent les hommes au combat pour les en<br />

courager par des cris et des chants, et leur présence sur les lieux de<br />

là guerre, était sans aucun doute, beaucoup plus gênante qu'efficace.<br />

Dans le combat, ils se servaient du fusil dont ils prenaient toujours<br />

grand soin, et parfois, renforçaient leur armement en se munissant<br />

d'un pistolet, ou d'un yatagan,<br />

sorte de sabre de maniement plus com<br />

mode dans les corps à corps. Mais, au total, la valeur de l'armement<br />

comme des guerriers eux-mêmes, laissait à désirer. Chez nous, au con<br />

traire, les progrès furent rapides dans ce domaine, à partir de 1850.<br />

Les différents gouverneurs généraux, d'accord avec, le ministère de la<br />

Guerre, firent de sérieux efforts pour augmenter la valeur et le nom<br />

bre des régiments algériens. Un des premiers soins de Randon à son

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!