1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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marchent alors contre les Béni Sliman, sans pouvoir cependant les en<br />
tamer. Us se tournent alors contre les Béni Hassein et Béni Mahmed du<br />
cercle de Bougie, chez lesquels un chantier d'ouvriers civils est en train<br />
d'ouvrir une route destinée à relier Sétif à Bougie par les gorges de<br />
Chabet-el-Akhra. Mais les Béni Hassein ont fait prévenir secrètement<br />
le colonel Bonvalet, commandant supérieur de Bougie, qui arrive aussi<br />
tôt avec du renfort. Les rebelles, renonçant alors à l'attaque projetée,<br />
reportent leurs efforts vers le Sud-Est et le 6 mars, foncent sur le bordj<br />
des Dehemcha dont ils s'emparent. Ce succès décuple leur audace ; ils<br />
reviennent vers le Nord et, le 12 avril attaquent le camp de travailleurs<br />
du cap Aokas. Le colonel Bonvalet, par une charge vigoureuse trans<br />
forme celte offensive en une déroute complète. Malgré cet échec, les<br />
Kabyles tentent un nouvel assaut, le 26 avril, contre le bordj<br />
tount, et en font un blocus étroit.<br />
de Taki<br />
Ce fut heureusement le dernier acte d'agression : nous avions enfin<br />
les moyens d'agir efficacement dans la région. Au début de mai, deux<br />
colonnes entrèrent en opération, l'une commandée par le Général Pé-<br />
rigot, arriva à Constantine ; l'autre dirigée par le Colonel Augeraud,<br />
commandant la subdivision de Sétif vint de l'Ouest. Toutes deux par<br />
une marche concentrique devaient parvenir jusqu'au cœur de la résis<br />
tance, dans le caïdat du Babor. Le Colonel Augeraud passant par Dra-<br />
el-Arba infligea, sur son trajet, un sévère châtiment aux Ismaïl, puis<br />
aux Béni Meraï,<br />
où la résistance fut sérieuse. Il s'installa ensuite chez<br />
ces derniers, au camp d'Aïn-Si-Tallout. De son côté le Général Périgot,<br />
passant par le Zouagha et le Nord du Ferdjioua, pénétra.' dans le caïdat<br />
du Babor,<br />
où il punit durement les Béni Zoundaï qui avaient donné le<br />
premier signal de la révolte. Il établit son camp le 25 mai, à Ras-el-<br />
Bahari, en vue de celui d'Aïn-si-Tallout. Sur son trajet, l'avait rejoint<br />
la colonne d'El Aouana, commandée par le Général de Lacroix. Dans<br />
l'intervalle aussi, le Commandant Bonnemain avait rallié, en passant<br />
par le Sud, le goum des Dehemcha. Tous ces mouvements combinés<br />
eurent vite raison de la résistance des Kabyles qui furent, cette fois,<br />
véritablement écrasés. Pour leur donner une leçon on dévasta leurs<br />
villages, on saccagea leurs futures récoltes. Les chefs indigènes rebelles<br />
furent destitués et remplacés. Les tribus durent payer leurs impôts et<br />
de fortes amendes de guerre.<br />
Le 2-juin, les troupes descendirent les versants montagneux pour<br />
aller dans la plaine de Bougie recevoir la visite de l'Empereur Napoléon<br />
III, arrivé récemment en Algérie. Quelques jours après, elles remontè<br />
rent dans le Babor, y séjournèrent près d'un mois pour y<br />
pacification.<br />
achever la<br />
Dès lors, pendant six ans, la Kabylie Orientale ne cessa de goûter<br />
la paix la plus parfaite ; et lorsque survint la guerre de 1870, la situation<br />
politique dans le pays était excellente. L'insurrection de 1871 eut son