1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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« ne tenta plus d'attaques directes, il se borna à inquiéter nos routes,<br />
à enlever nos correspondances,<br />
et à tendre des embuscades aux envi<br />
rons » (1) jusqu'à la fin de 1842, et pendant tout le début de janvier<br />
1843.<br />
On essaya de remédier à cet état de choses en rendant responsa<br />
bles, les tribus sur le territoire desquelles les attaques étaient com<br />
mises. Cette mesure eut quelque effet et l'année 1844 se passa sans<br />
troubles. Mais en 1845 -un nouveau chérif, Si Mohammed Bou Dali,<br />
émule de Si Zerdoude essaya de soulever les tribus entre Philippeville<br />
et Collo. Son agitation ne fut cependant qu'éphémère, et le chérif dis<br />
parut. Dès mars 1846, les vols et attentats contre les voyageurs allant<br />
de Philippeville à Constantine se firent de nouveau plus fréquents. Les<br />
villages de colonisation, eux-mêmes, récemment fondés dans la vallée,<br />
ne jouissaient pas d'une entière sécurité. Saint-Antoine, Damrémont,<br />
Valée et Saint-Charles, subissaient les incursions fréquentes des Kaby<br />
les, et c'est pour mettre fin à celte situation que le Général Bedeau<br />
visita, en 1847, toute la région de l'Oued Guebli jusqu'à Collo.<br />
Celte expédition n'empêcha pas, l'année suivante, l'apparition suc<br />
cessive de plusieurs cherifs. qui jetèrent le trouble dans la région. En<br />
1849, Ben Yamina, plus entreprenant que les précédents, se montra<br />
dans les montagnes de Collo. Aidé par un fort contingent des tribus<br />
de la rive droite de l'Oued el Kébir, il tenta sa chance dans une attaque<br />
sur El Arrouch. Comme Si Zerdoude six ans auparavant, il fut repoussé<br />
avec pertes. Loin de se décourager, il recruta de nouveaux partisans<br />
et s'avança jusqu'à Sidi-Dris, prêt à attaquer le camp<br />
de Smendou.<br />
Mais il fut battu auparavant, et tué par nos contingents indigènes.<br />
En 1849 la situation de la route de Constantine à Philippeville<br />
n'était donc pas améliorée, d'autant plus que depuis 1843, le Général<br />
Baraguey<br />
d'Hilliers avait cru la situation suffisamment raffermie pour<br />
réduire la série des postes militaires que nous avions établis au début<br />
de la conquête. L'insécurité n'avait cessé de croître et les Beni-Mehenna<br />
eux-mêmes, tribu la plus soumise de la région, commençaient à s'agi<br />
ter. II était urgent d'entreprendre Une action sérieuse en Kabylie pour<br />
détruire le foyer de brigands et de coupeurs de routes qu'elle abritait.<br />
La situation du côté de Sétif, Bougie et Djidjelli, n'était guère<br />
plus brillante. Dans ces deux dernières villes surtout, la sécurité des<br />
personnes et des convois était très précaire. Il fallait donc, de toute<br />
nécessité, rendre la tranquillité à tous ces établissements, comme à la<br />
vallée du Safsaf. Ce résultat n'était possible qu'en soumettant complè<br />
tement la Kabylie Orientale.<br />
Cette insécurité de nos personnes, de nos convois, et de nos éta<br />
blissements, se doublait d'un autre danger qui menaçait l'honneur<br />
même de nos armes en Algérie. Tant que nous n'avions guère approché<br />
de leur territoire, les Kabyles s'étaient montrés assez indifférents aux<br />
(1) Féiuud : Documents pour servir à l'histoire de Philippeville, Revue Afri<br />
caine, 1875, p. 236.