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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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respondanee. S'il exagérait en affirmant que cette reddition signifiait<br />

« l'inviolabilité du Ferdjioua, disparue au souffle de la puissance<br />

française » (1), il avait raison cependant d'en souligner l'importance.<br />

Bou Akkas était désormais notre agent et devait remplir des obliga<br />

tions à notre égard ; il allait d'autre part nous apporter son précieux<br />

concours, dans les expéditions à venir.<br />

Ainsi, avec l'appui des deux grandes familles indigènes de la ré<br />

gion, riches nous-mêmes d'expérience personnelle fournie par douze<br />

années de contact permanent avec la race et le territoire kabyles, nous<br />

étions en mesure d'entreprendre la conquête définitive de la Kabylie<br />

Orientale, et de la mener à bien.<br />

L'autorité eut la clairvoyance de juger comme telle l'opportunité<br />

du moment, et de ne pas laisser passer l'occasion. L'expédition ordon<br />

née en 1850 inaugure une ère nouvelle pour la Kabylie Orientale et<br />

prélude aux grandes expéditions suivantes. Pour la première fois en<br />

effet, nous allions rompre avec les habitudes passées, et chercher à<br />

faire œuvre durable dans le pays. Au début de l'année, les tribus si<br />

tuées entre Sétif et Bougie s'agitaient de nouveau, et un officier de<br />

bureau arabe de Sétif, le lieutenant Gravier, avait été, peu de temps<br />

auparavant, grièvement blessé par un montagnard de la région. L'in<br />

soumission des tribus rendait impossible toute communication entre<br />

les deux villes. Le Gouvernement chargea, en conséquence, le Général<br />

de Barrai, commandant supérieur de la subdivisition de Sétif, d'ouvrir<br />

une route stratégique de Sétif à Bougie, en prenant pour guide les ves<br />

tiges encore visibles par endroits des anciennes routes romaines. Il<br />

devait suivre à peu près le tracé de la plus occidentale. Partie, le 9 mai<br />

de Sétif, la colonne formée par le Général, gravit les pentes du Djebel<br />

Anini, passa chez les Ouled Mendil sans rencontrer de résistance. Puis,<br />

après avoir traversé le Bou Sellam, la colonne visita le pays des Ghe-<br />

boula et des Béni Ourfilan, mais chez les Beni-Immel, rencontra une<br />

résistance armée. Dès les premiers combats, le Général de Barrai trou<br />

va la mort. Le Colonel de Lourmel, qui prit le commandement, mena<br />

à bien la campagne en recevant la soumission des tribus visitées. Il<br />

échelonna alors ses troupes dans les montagnes et leur fit commencer<br />

les premiers travaux de route. Dix-huit jours suffirent pour accomplir<br />

ce travail. Le Colonel le compléta en poussant une incursion vers l'Est,<br />

au cœur même du pays kabyle, chez les Kherrata, puis chez les Beni-<br />

Méraï (2),<br />

qui reçurent pour la première fois notre visite. La colonne<br />

rentra ensuite à Sétif où elle arriva le 8 juillet.<br />

Cette campagne faisait époque dans l'histoire de la Kabylie Orien<br />

tale. Non seulement nous avions pénétré pour la première fois, au<br />

cœur même de la Kabylie des Babors, mais encore, l'inauguration des<br />

premiers chantiers de la route montrait que le but même de nos opé-<br />

(1) Général de Saint-Aiinaud : Lettre du 15 novembre 1850<br />

(2) Ces deux tribus sont situés sur la rive droite de l'Oued Agrioun.

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