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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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din,<br />

— — 78<br />

par une suite de négociations dont plusieurs furent menées par l'in<br />

termédiaire d'un grand ami de la France : Si Ben Ali Chérif, chef de<br />

la zaouïa de Chellata (1) gendre de Bou Akkas, il décida le cheikh à<br />

se dessaisir volontairement de la plus grande partie de ses pouvoirs.<br />

Le 3 novembre 1861 fut consacrée officiellement l'abdication de la sou<br />

veraineté de Bou Akkas sur son territoire. Il consentit à quitter le com<br />

mandement effectif pour venir habiter à Constantine, dans un petit<br />

palais mauresque qu'on aménagea à son intention. Cependant, pour le<br />

récompenser de ses anciens services, on lui laissa son titre honorifique<br />

de Cheikh du Ferdjioua, et les revenus du Ferdjioua sans avoir le droit<br />

de les percevoir lui-même. L'étendue de son fief fut divisée en deux<br />

tronçons,<br />

confiés chacun à un de ses neveux : Si Ahmed Khodja ben<br />

Achour, ancien caïd des Béni Afeur, fut nommé khalifa (2) du Ferd<br />

jioua et obtint la plus grosse part : outre le Ferdjioua proprement dit,<br />

il avait sous son autorité, toutes les tribus du Sud et de l'Est, et pres<br />

que toutes celles du Nord de l'ancien fief (3). Si Ahmed ben Derradji,<br />

nommé khalifa du Babor, reçut le commandement plus restreint des<br />

tribus de l'Ouest. Quoique proche parent du cheikh,<br />

Ben Derradji était<br />

son ennemi intime, en tant que fils de la victime faite par Bou Akkas<br />

pour arriver au pouvoir. Ce fut la raison qui nous poussa sans doute,<br />

pour ne pas déplaire à ce dernier, à ne lui donner qu'un territoire de<br />

petite dimension; Ces deux khalifas devaient exercer leur autorité au<br />

nom du cheikh du Ferdjioua, qui les rétribuait à son gré, mais en réa<br />

lité, les ordres émanaient de notre exclusive autorité.<br />

Cette révolution, obtenue sans démonstration militaire, sans effu<br />

sion de sang, passa inaperçue en France. Elle était pourtant riche de<br />

conséquences. C'était une première et considérable atteinte à la puis<br />

sance de Bou Akkas, devenue maintenant toute nominale. Nous avions<br />

désormais droit de regard sur ce territoire du Ferdjioua, qui s'était<br />

maintenu jusqu'alors à l'écart de toute intervention de notre part. Il<br />

avait fallu onze ans pour voir se réaliser l'exclamation trop<br />

hâtive de<br />

Saint- Arnaud en 1850, de « l'inviolabilité du Ferdjioua disparue au.,<br />

souffle de la puissance française ».<br />

Pour rendre effectif l'acte du 3 novembre, le capitaine Lucas, chef<br />

du Bureau arabe de Constantine, fut aussitôt envoyé en mission dans<br />

le Ferdjioua. Il y vérifia le tableau d'organisation des tribus, puis<br />

exposa, à toutes les djemaâ des tribus réunies, les principes de la<br />

nouvelle organisation donnée au pays ; il leur dit « quels seraient les<br />

droits et devoirs de chacun, dans quelles limites les corvées, les touïza<br />

seraient à l'avenir exigées d'elles » ; il leur fit pressentir « le nouveau<br />

mode d'impôts qui allait leur êlre appliqué, quel en serait le mécanis-<br />

(1) La Zaouïa de Chellata est située en Grande Kabylie sur les pentes méridio<br />

nales du Djurdjura.<br />

(2) Ce titre fut choisi avec intention, dans le sens de « Lieutenant de Bou<br />

Akkas „, pour souligner la dépendance des deux neveux à l'égard de leur oncle.<br />

(3) Voir carie V.

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