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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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— — 2S<br />

Ce plan ne réussit qu'en partie. Le corps expéditionnaire, venu par<br />

mer, débarqua sans grandes difficultés le 13 mai 1839, pendant que,<br />

de leur côté, les commandants supérieurs de Bougie et de Philippeville<br />

manœuvraient pour détourner l'attention des Kabyles du point menacé.<br />

A Djidjelli, nos troupes prirent rapidement possession des collines au<br />

Sud de la ville, et commencèrent aussitôt les travaux de défense. Mais<br />

la colonne du général Galbois ne put arriver à destination par voie de<br />

terre, comme il avait été décidé. Les lieutenants de l'Emir Abd-el-Kader<br />

s'étaient montrés, dit-on, entre Djémila et Sétif : il avait fallu abandon<br />

ner le projet pour aller les chasser. En fait, il semble bien que la crainte<br />

ou la prudence retint le général Galbois, plus que tout autre chose. Ne<br />

trouvant aucun chemin capable de faciliter son parcours dans des mon<br />

tagnes très accidentées, il abandonna sa mission.<br />

Pour la première fois, cependant, l'occupation de Djidjelli nous<br />

faisait pénétrer au cœur même du pays kabyle, et pouvait servir de<br />

base à une conquête éventuelle de la région. Malheureusement, cette<br />

place subit un sort analogue à celui de Bougie où, depuis 1833, la gar<br />

nison n'avait pu réaliser aucun progrès en dehors de la ville elle-<br />

même. A Djidjelli, le petit corps expéditionnaire s'était employé d'abord<br />

activement, de mai à juillet, à organiser les travaux de défense de la<br />

ville, malgré des attaques fréquentes de la part des Kabyles,<br />

de géants pendant cinq et six heures de suite ■,, où les Kabyles<br />

« combats<br />

« tou<br />

jours battus et perdant des combattants... se recrutaient sans cesse », dit<br />

Saint-Arnaud dans sa correspondance (1). En juin,<br />

les travaux étaient<br />

déjà fort avancés. Ils n'avaient pas été élevés près de la ville, dont<br />

l'emplacement se bornait à l'étendue très restreinte de la presqu'île,<br />

mais ils enveloppaient les premières collines environnantes (2) ;<br />

là, nous avions bâti une série de forts reliés entre eux par un mur<br />

de défense (3). Sur le Djebel-el-Korn, nous avions construit le Fort<br />

Saint-Ferdinand ; les hauteurs du djebel Aïouf étaient couronnées par<br />

les forts Horain, Galbois, Sainte-Eugénie et Valée. Sur le littoral, à<br />

l'avancée d'une pointe rocheuse, le Fort Duquesne complétait ce sys<br />

tème de défense.<br />

Ces travaux ne freinèrent nullement les Kabyles dans leur ardeur<br />

à nous combattre, et leurs attaques incessantes allaient durer pendant<br />

douze ans, sans possibilité d'y mettre fin. Dès l'été de 1839, les chaleurs<br />

et les miasmes des marais voisins avaient répandu la maladie parmi<br />

la garnison qui se trouvait ainsi fort affaiblie. Elle fut, par la suite,<br />

réduite à cinq cents hommes qui, à eux seuls, étaient incapables de<br />

tenter auCun coup de main au dehors, et devaient se résigner à une<br />

stérile défensive à l'intérieur de la ligne de blockaus.<br />

Les négociations entamées avec les tribus voisines donnèrent peu<br />

de résultats, car elles n'étaient pas appuyées par la force. Seuls les<br />

(1) Saint-Arnaud avait fait partie de l'expédition de Djidjelli. Voir Quatrelles<br />

l'Epine : Le Maréchal de Saint-Arnaud, p. 160 et 163 (Topie I).<br />

(2) Voir carte II.<br />

(3) Le mur ne fut construit qu'en 1845.

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