1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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région. Grâce à son concours, le Général Périgot put s'éloigner du<br />
théâtre de Kabylie Orientale pour aller vers le Hodna où le danger avait<br />
pris d'inquiétantes proportions.<br />
Le départ précipité de la colonne, laissant une Kabylie imparfaite<br />
ment soumise, allait avoir de graves conséquences : l'agitation, mal<br />
enrayée, allait se développer de nouveau, et atteindre, dans cette deu<br />
xième phase, une ampleur considérable,<br />
par son étendue comme par<br />
la vigueur et le nombre de combats. Seule une nouvelle action coercitive<br />
de notre part, allait pouvoir étouffer définitivement le feu de la ré<br />
volte.<br />
Dès le 10 octobre en effet, l'effervescence se manifesta de nouveau,<br />
dans le caïdat du Babor où les Richia et Béni Zoundaï refusèrent de<br />
payer l'impôt (1). De là, le mouvement s'étendit vers l'Ouest,<br />
chez les<br />
Béni Meraï, Béni Felkaï et Ouled Salah, de l'annexe de Takitount. En<br />
novembre, les incidents provoqués par les insurgés se multiplient : le<br />
14, ils attaquent et incendient le bordj du caïd des Amoucha ; le 24,<br />
ils font une démonstration armée contre celui de Takitount. Ces inci<br />
dents aboutissent au résultat espéré ; de nouvelles tribus s'agitent à leur<br />
tour : les Amoucha et trois tribus de la rive gauche de l'Oued Agrioun,<br />
Béni Tizi, Ismaïl et Djermouna. Le ferment se propage même au-delà<br />
de l'annexe vers le Nord, dans le caïdat du Tababor du cercle de Dji<br />
djelli, où les défections se multiplient, et à l'Est, dans le caïdat du Ferd<br />
jioua où plusieurs cheikhs sont assassinés. A la fin de l'année, la situa<br />
tion devint inquiétante, et nous n'avions pas encore les moyens de réu<br />
nir les troupes nécessaires à une expédition.<br />
Comme en juillet 1864, il fallut agir indirectement, faire appel aux<br />
contingents indigènes, et se contenter, avec les faibles effectifs qui nous<br />
restaient, d'établir des corps d'observation aux abords de la région<br />
insurgée pour freiner les progrès de l'insurrection. Au Sud-Est, les trois<br />
caïds des Ouled Nabet, Ameur Dahra et Ameur Guebala du cercle de<br />
Sétif, allèrent avec leurs contingents, protéger les Dehemcha ; deux<br />
goums sous le commandement du lieutenant de Saint-Foix furent ins<br />
tallés aux environs de Takitount. Au Sud-Ouest,<br />
un autre officier se<br />
tint, avec quelques troupes à Dra-el-Caïd pour assurer, par des pa<br />
trouilles incessantes la sécurité des courriers entre Sétif et Takitount,<br />
et empêcher l'insurrection de déborder la route de Sétif à Bougie. Au<br />
Nord,<br />
un contingent sortait de Djidjelli et se plaçait au col d'El Aouana,<br />
pour garder l'accès de la ville.<br />
Ces mesures, et surtout les intempéries du début de 1865, arrêtè<br />
rent pour un temps, les hostilités : mais dès la fin janvier, les insur<br />
gés reprirent leur activité, et dirigèrent leurs efforts vers un seul but :<br />
peser sur leurs voisins pour les entraîner avec eux, par la force ou la<br />
persuasion, dans l'insurrection. Ils attaquent aussitôt les Ismaïl, Béni<br />
Tizi et Djermouna qu'ils amènent définitivement à leur cause. Tous<br />
fl) Pour les événements qui vont suivie, voir carte IV.