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1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf

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bus, en exerçant sur elles de terribles représailles. Il ne réussit qu'à se<br />

mer le trouble parmi ses sujets.<br />

Une autre circonstance d'ailleurs vint ébranler en 1858, la tranquil<br />

lité de cette région. Quelques concessions, faites à des Européens pour<br />

exploiter les forêts de l'Oued-el-Kébir, firent craindre aux populations<br />

un envahissement de leur territoire par la colonisation européenne,<br />

dont elles avaient vu l'extension considérable dans la vallée de l'Oued<br />

Safsaf, où les nouveaux villages de Robertville et Gastonville commen<br />

çaient à prospérer. Pour éloigner l'Européen de leurs contrées, elles<br />

décidèrent de brûler leurs forêts. Des incendies se multiplièrent bien<br />

tôt dans tous les massifs boisés de l'Oued-el-Kébir et du Zouagha. Le<br />

feu s'étendit sur une surface de 5.000 hectares, attaqua plus de 550.000<br />

chênes-liège (1). Les cheikhs des différentes tribus affectaient de met<br />

tre du bon vouloir et de l'activité pour rechercher les coupables, mais<br />

ils ne dénonçaient en fait que des gens introuvables ou contre lesquels<br />

il n'y avait aucun témoignage probant.<br />

Bou Benan aurait pu rétablir le calme en rassurant les populations<br />

et en les éclair anlj sur nos véritables intentions ; il encouragea au con<br />

traire les tribus dans leur attitude,<br />

craignant pour lui-même une dimi<br />

nution de son pouvoir, qu'entraînerait fatalement l'introduction de la<br />

colonisation dans son territoire. Mais l'agitation de ses sujets se retourna<br />

bientôt contre lui : quelques fractions, exaspérées par ses abus de pou<br />

voir, entrèrent à l'automne de 1858 en révolte ouverte ; les gourbis<br />

qu'il avait fait construire chez les Ouled Aouat,<br />

pour abriter ses trou<br />

peaux en hiver, furent incendiés. Bou Benan, présentant cet événement<br />

comme un acte de rébellion envers l'autorité française, demanda notre<br />

aide pour châtier Ouled Hannache, fraction des Ouled-Aïdoun, qu'il<br />

représentait comme les meneurs de la révolte. Il fut autorisé à se por<br />

ter, avec ses cavaliers, chez les Ouled Aïdoun, pour y réprimer les<br />

désordres éventuels, mais il lui était expressément défendu de prendre<br />

toute initiative d'attaque pour éviter les complications. Bou Renan passa<br />

outre à nos recommandations, attaqua les fractions sans motif valable.<br />

L'agitation se transforma aussitôt en révolte ouverte ; et lorsqu'on<br />

voulut infliger des amendes collectives aux groupes les plus compro<br />

mis dans les incendies de forêts, plusieurs tribus (2) refusèrent de verser<br />

le montant de leurs amendes entre les mains de leur caïd et, entraînées<br />

par les Ouled Aïdoun, l'attaquèrent ouvertement les 13 et 14 novembre,<br />

sur la rive gauche de l'Oued-el-Kébir. Une fois compromises, ces tri<br />

bus cherchèrent un appui chez leurs voisines, qui se rallièrent à elles (3).<br />

11 fallait se hâter de rétablir le calme dans cette région. Le 22 novembre<br />

1858, une colonne sous les ordres du Général Gastu était réunie à Fedj-<br />

Elma-el-Abiod, chez les Mouïa, et le 23 se dirigeait chez les Ouled<br />

Aïdoun. Les tribus effrayées envoyèrent immédiatement des députations<br />

(1) Voir Féraud : Ferdjioua et Zouagha, Revue Africaine, année 1878, p. 329.<br />

(2) Les Ouled Ali, Mçhat,- Ouled Aouat et Ouled Aïdoun.<br />

(3) Aux tribus précédentes s'ajoutèrent les Béni Aïcha, Djebala et une partie<br />

des Béni Meslem.

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