1948 T.16 Bis - 2e Série.pdf
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fut, en somme, qu'une simple tournée de police à travers un très pitto<br />
resque pays, dans lequel il y eut pour tout le monde, plus de fatigue<br />
que de dangers » (1).<br />
Dans le cercle de Djidjelli ; la campagne de 1853 eut des résultats<br />
durables, et acheva d'une façon satisfaisante le travail ébauché par<br />
Saint-Arnaud en 1851. Pour assurer la pacification complète du cercle,<br />
on compléta les travaux de route, par la construction, au cours des<br />
années suivantes des bordjs de Chahena et Fedj-el-Arba sur la route<br />
de Djidjelli à Constantine, destinés à servir à la fois de postes de sur<br />
veillance, et de gîtes d'étapes aux voyageurs. Bientôt un autre bordj<br />
fut construit à Tahar, chez les Beni-Ider, pour maintenir plus étroite<br />
ment cette belliqueuse tribu, et un quatrième à Teniet-Texenna chez<br />
les Béni Amran. D'autre part, grâce à la route nouvelle,<br />
dont les prin<br />
cipales étapes étaient Chabena, Fedj-el-Arba, Fedj-Baïnem et Mila,<br />
Constantine et Djidjelli étaient désormais reliées directement (2). C'était<br />
bien la fin du blocus étroit dont Djidjelli avait souffert depuis quatorze<br />
ans, avec un seul répit très bref en 1851, après la campagne de Saint-<br />
Arnaud. Le commandant supérieur fit tracer par les indigènes de nom<br />
breux chemins muletiers, reliant les tribus soit aux principaux marchés<br />
du cercle, soit à Djidjelli. Toute celte activité eut pour autre consé<br />
quence, la renaissance du commerce de la ville. Dès 1854, le résumé<br />
historique du cercle signale : « Le commerce s'étend de plus en plus ;<br />
souvent, dans les beaux jours, notre marché présente jusqu'à 100.000<br />
hectolitres de blé. Les huiles arrivent aussi en plus grande abondance<br />
que l'année précédente » (3).<br />
On procéda aussi à une réorganisation administrative du cercle.<br />
On avait eu tort, en 1851, de donner à Si Lahoussin Mouley Chekfa<br />
un commandement beaucoup trop étendu ; toutes les tribus de l'Est<br />
sauf celle des Beni-Ider, qui n'avaient jamais obéi à cette famille ma-<br />
raboutique, mais au contraire n'avaient cessé de guerroyer pour main<br />
tenir leur indépendance, se révoltèrent bientôt contre Si Lahoussin,<br />
encouragées, dans cette attitude, par un rival du marabout, Khelfa ben<br />
Amirouch. Aussi Randon, en 1853, chercha-t-il à restreindre le pouvoir<br />
de la famille Mouley Chekfa. Si Lahoussin reçut le commandement de<br />
la partie Nord du territoire des Beni-Ider qui furent scindés en deux ;<br />
le Sud fut confié à Khelfa ben Amirouch. Les autres tribus étaient dé<br />
sormais gouvernées chacune séparément.<br />
trop<br />
Randon cependant, en voulant rectifier l'erreur passée, avait poussé<br />
loin la réforme. S'il avait été imprudent de grouper en un seul<br />
commandement, des tribus auparavant indépendantes, il était tout<br />
aussi dangereux de fractionner une même tribu. Les deux chefs des<br />
Beni-Ider ne tardèrent pas à entrer en rivalité, chacun voulant accroî-<br />
(1) Louis Rinn : Histoire de l'Algérie (manuscrit). Livre X, ch. VI, paragr. 8.<br />
(2) Les Romains avaient déjà construit une route entre Djidjelli et Constantine,<br />
mais elle passait plus à l'Ouest, par le col de Fedoules.<br />
(3) Archives du Gouvernement Général. <strong>Série</strong> Affaires musulmanes, 8H-21, c. 19,<br />
d. n"<br />
4. Historique du cercle de Djidjelli. Année 1854.